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SCHOHN Robert
Né le 2 mai 1907 à Strabsourg (Bas-Rhin) ; domicilié à Vernon (Eure) : déporté le 15 décembre 1942 à Wuppertal ; rescapé.
SCHOHN Robert // Naissance : 2-5-1907 à Strasbourg (Bas-Rhin) ; Domicile : Vernon Eure () ; Repression : Déporté le 15-12-1941 à ; ; Rescapé Hinzert Allemagne
Robert Schohn est né le 2 mai 1907 à Strasbourg, à une époque où la ville était prussienne.
En 1939, quand la France, dont il est devenu un citoyen après le traité de Versailles,
entre en guerre, il est employé dans une compagnie d’assurances, La Protectrice. Mobilisé le 25 août au 79e régiment d’infanterie, Robert est fait prisonnier le 19 juin 1940. Libéré par les
Allemands, il est cependant repris à Nancy en juillet. Ceux-ci le laissent repartir
avec l’obligation de retourner dans sa ville natale, désormais rattachée à l’Allemagne
nazie. Robert s’y refuse et rejoint Vernon où sa femme Mélina, épousée le 25 octobre
1932, et son enfant ont été évacués. Il s’installe dans cette ville, au 3 rue de Chauffour,
où il gagne sa vie comme professeur d’allemand et interprète à la Kommandantur. Son emploi lui donne une position de choix pour récolter des renseignements sur les
troupes allemandes et leurs mouvements. C’est ainsi qu’à compter de février 1941,
il entre au sein du réseau Hector, fondé par le colonel Heurteaux au début de la guerre
et chapeauté dans l’Eure par Pierre Aussannaire
. Mais la croissance de ces réseaux, agissant en lien avec l’Intelligence service, conduit l’Abwehr à mettre en place une opération de contre-espionnage, l’opération « Fall Porto »,
qui conduit à l’été 1941 à l’arrestation de Pierre Aussannaire puis, les 9 et 10 octobre,
à un vaste coup de filet au cours duquel plus de 900 personnes en France dont une
quinzaine de membres de la branche euroise du réseau Hector sont arrêtées. Robert
Schohn est de ceux-là.
Incarcéré à la prison d’Évreux, il est transféré le lendemain à celle de Fresnes d’où il est déporté le 15 décembre 1941 pour la prison de Wuppertal. Après une courte période passée à la forteresse d’Anrath , du 6 mai au 10 juin 1942, on le dirige vers la prison d’Hinzert. Le 16 août 1942, il est cependant rapatrié en France avec plusieurs autres de ses codétenus. Ils apprennent leur libération dans les bureaux de la Gestapo parisienne. L’Abwehr a en effet agi dans la précipitation et les preuves manquent contre de nombreuses victimes des 9 et 10 octobre, obligeant la Gestapo à relâcher plusieurs dizaines d’entre elles.
Sources : SHD-Caen : 21P676865, LA 4625 : Liste de français internés à la prison de Wuppertal ; F. Passera et J. Quellien, Les Normands dans la guerre, p. 160-163.
Ludivine Ponte
Mots-clés :
- 2-5-1907
- Strasbourg, Bas-Rhin
- Vernon, Eure
- 9-10-1941
- Vernon, Eure
- Evreux, Eure
- Fresnes, Seine
- Wuppertal
- Anrath
- Hinzert
- 15-8-1942
- Hinzert, Allemagne




