
SEMARD Pierre, Victor
Né le 15 février 1887 à Bragny-sur-Saône (Saône-et-Loire) ; domicilié à Paris (Seine) ; fusillé le 7 mars 1942 à Évreux (Eure).
SEMARD Pierre, Victor // Naissance : 15-2-1887 à Bragny-sur-Saône (Saône-et-Loire) ; Domicile : Loches Indre-et-Loire () ; Repression : Fusillé le 7-3-1942 à Evreux (Eure) ; Décédé
Grande figure du syndicalisme de l’Entre-deux-Guerres, Pierre Sémard a été secrétaire de la Fédération CGT des cheminots de 1922 à 1939 et secrétaire général du Parti communiste de 1924 à 1929.
À la suite de la signature du pacte germano-soviétique, et devant le gouvernement qui somme les syndicats de se positionner, le bureau fédéral de la CGT des cheminots se scinde et exclut son secrétaire. Révoqué par le décret interdisant aux communistes la représentation parlementaire, Pierre Sémard doit abandonner son mandat de conseiller général de la Seine.
Le 20 novembre 1939, il est arrêté à Loches pour activités communistes et détournements de fonds. Le 6 avril 1940, il est jugé par le 3e tribunal militaire de Paris pour infraction au décret du 26 septembre 1939 qui condamne l’activité communiste depuis la déclaration de guerre. Il est condamné à trois ans de prison et cinq ans d’interdiction de droits civiques et politiques. Le 9 mai 1940, la SNCF le révoque après avoir occupé depuis les années 1910 de nombreux postes dans l’entreprise.
Incarcéré à la prison de Fresnes pour purger sa peine, il est transféré à la prison de Bourges, l’invasion allemande menaçant la région parisienne. Après 18 mois à la prison il fait l’objet d’une mesure d’internement qui touche tous les communistes en activités. Le 7 janvier 1942, les autorités françaises le transfèrent au camp d’internement de Gaillon. Selon le préfet du Cher, « le chef communiste a continué durant son séjour à la prison d’entretenir des relations, par l’intermédiaire de sa femme avec des militants de l’ex-parti dissous » et recommande au préfet de l’Eure, d’interdire toute visite de sa famille et une « surveillance particulière ».
Il est livré aux autorités allemandes le 6 mars qui l’exécute comme otage le 7 mars 1942 « en représailles de l’attentat commis le 1er mars 1942 contre un soldat ». Près de 80% des otages de ce premier semestre 1942 sont issus des rangs communistes.
Bien que n’ayant participé à aucune activité résistante, son nom reste associé aux martyrs de la Résistance communiste. De nombreuses villes de France ont donné le nom de Pierre Sémard à une de leurs rues : Paris, mais aussi en Normandie : Évreux, Gisors, Dieppe, Grand-Quevilly, Harfleur, Le Havre, Granville, etc.
Sources : SHD-Caen : AD27 : 89W14 ; fusilles-maitrons.fr
Françoise Passera
Mots-clés :
- 15-2-1887
- Bragny-sur-Saône , Saône-et-Loire
- Loches , Indre-et-Loire
- Paris, Seine
- 20-11-1939
- Loches, Indre-et-Loire
- Paris, Prison de la Santé, Seine
- Fresnes, Seine
- Bourges, Cher
- Gaillon, Eure
- 7-3-1942
- Evreux, Eure




