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TATTET Henriette, Renée, Suzanne

Née le 27 janvier 1891 à Paris(Seine) ; domicilié à Verneuil-sur-Avre (Eure) ; déportée le 29 avril 1943 à Aachen;décédée le 3 décembre 1943 à Gommern.

TATTET Henriette, Renée, Suzanne // Naissance : 27-1-1891 à Paris (Seine) ; Domicile : Verneuil-sur-Avre Eure () ; Repression : Déportée le 29-4-1943 à  ; 3-12-1943 à Gommern (Allemagne) ; Décédée

Celle qui se fait appeler Sœur Laurentia à partir de 1918 est née Henriette Renée Suzanne Tattet, le 27 janvier 1891 au 75 rue d’Anjou à Paris dans le 8e arrondissement au domicile de ses parents. Charles Ferdinand Louis Tattet exerce la profession de chef de bureau à la Compagnie transatlantique et Andrée Marie Henriette Lagneau est mère au foyer.Le 29 mars 1913, à la mairie du 8e, elle épouseMarie Pierre Édouard Sibien, architecte, avec lequel elle s’est fiancée l’année précédente. Sous-lieutenant de réserve, âgé de 28 ans, Marie Pierre Édouard est rappelé lorsque la guerre éclate. Il meurt pour la France le 24 août 1914 à Saulxures dans le Bas-Rhin, d’une balle allemande. Henriette décide alors de se dévouer au soin des soldats blessés, aux côtés de sa belle-sœur Germaine, infirmière à l’hôpital d’Auteuil. À la fin de la guerre, veuve et sans enfant, Henriette, protestante convertie au catholicisme en 1916, fait le choix de consacrer sa vie à Dieu et aux autres. C’est ainsi qu’elle entre en 1918 à l’abbaye Saint-Nicolas de Verneuil-sur-Avre dans l’Eure.

Quand la Seconde Guerre mondiale éclate, l’abbaye est à son apogée : elle compte 70 sœurs dévouées au service des réfugiés pour lesquels une partie des locaux de l’abbaye a étéréquisitionnée. Mais en juin 1940, les menaces de bombardement conduisent l’abbesse à évacuer tout le monde vers la Vendée, à l’exception de trois sœurs volontaires pour rester, dont mère Laurentia. Elles vivent dans une paix relative durant deux ans, jusqu’à ce que, le 20 février 1942, mère Laurentia soit arrêtée par les Allemands. Accusée d’avoir échangé avec un prisonnier de guerre une correspondance suspecte, celle-ci est immédiatement incarcérée à la prison d’Évreux jusqu’au 6 mars puis transférée à la prison de Fresnes. Le 29 avril 1943, elle est déportée sans jugement pour la prison d’Aachen, première étape du calvaire des femmes déportées NN, c’est-à-dire NachtundNebel (Nuit et Brouillard). Elle est incarcérée à la prison de Flussbach, près de Köln à compter du 17 mai. Probablement jugée par le Sondergerichtde la villeà une peine dont on ne connaît pas les détails, elle est conduite à la prison de Gommern en novembre 1943 où elle décède le 3 décembre des suites de la diphtérie.Vers 1936, à la demande de sa belle-sœur, Henriette avait rédigé un « journal rétrospectif » des années 1891 à 1918, exposant notamment sa conversion au catholicisme et son entrée en religion. Il estédité en 1979, ainsi que plusieurs de ses lettres et d’autres documents sous le titre Un chemin de feu.Son nom figure sur une plaque commémorative, posée dans l’église Notre-Dame de Verneuil-d’Avre-et-d’Iton, en souvenir des victimes de la Seconde Guerre mondiale.

Sources : SHD-Caen : 21P538767 ; EC(Paris) : V4E6086, 8M219 ; SibienLaurentia, Un chemin de feu, Paris, Tequi, 1979, 182 p.Duvert R.« Les Sibien et Clairoix (Oise) », Les notices historiques clairoisiennes n°8, 2015;memorialgenweb.org

Ludivine Ponte

Mots-clés :

Déportée
  • 27-1-1891
  • Paris, Seine
  • Verneuil-sur-Avre, Eure
  • 20-2-1942
  • Verneuil-sur-Avre, Eure
  1. Evreux, Eure
  2. Fresnes, Seine
29-4-1943, I.096
  1. Aachen
  2. Flussbach
  3. Gommern
Décédée
  • 3-12-1943
  • Gommern, Allemagne
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