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MARAGI Rina, dite Reine

Photo : AP Michèle Hassoun

MARAGI Rina, dite Reine

Née le 2 décembre 1894 à Bône (Algérie) ; domiciliée au Havre (Seine-Inférieure) ; déportée le 13 février 1943 à Auschwitz ; assassinée.

MARAGI Rina, dite Reine // Naissance : 2-12-1894 à Bône (Algérie) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 11-2-1943 à  ;  ; Assassinée

Née d’un père tailleur dans la ville algérienne d’Annaba, appelée Bône durant la colonisation, Rina Maragi grandit dans une famille juive sépharade de nationalité française. Elle vit ensuite en Tunisie avec Auguste Smadja, qui en est originaire, et dont elle a trois enfants nés à Bizerte, Raoul en 1915, Joseph en 1917 et Juliette en 1918. Au début des années 1920, elle s’installe au Havre avec son compagnon qui y trouve un emploi de typographe dans un journal. Elle l’épouse en août 1921 dans la cité portuaire où naît un quatrième enfant, Clément, en 1922. Longtemps recensée comme femme au foyer, Rina (Reine) Smadja est déclarée en dernier lieu comme gouvernante. Mais au Havre, elle est aussi connue comme cartomancienne sous le nom de « Rina l’Algérienne » et exerce encore, durant la Seconde Guerre mondiale, son activité à son domicile du 60 rue Victor Hugo. À cette époque, elle est veuve depuis plusieurs années.

Son nom figure sur le dernier recensement des Juifs de Seine-Inférieure ordonné en octobre 1942 par la Sipo-SD de Rouen et le délégué régional de la police aux questions juives. Elle doit alors pointer tous les 15 jours au commissariat ou à la mairie. Le 7 décembre 1942, elle est arrêtée à son domicile par la Geheime Feldpolizei (GFP, police secrète de la Wehrmacht), qui demande deux jours plus tard à la sous-préfecture du Havre d’organiser son transfert à Drancy. Celui-ci est effectué sous escorte de la gendarmerie havraise le 17. De Drancy, elle est déportée dans le convoi no 48 du 13 février 1943 qui emmène un millier de Juifs français vers Auschwitz, où elle est assassinée. Trois de ses enfants survivent à la guerre mais Raoul, déporté en août 1944 comme résistant à Buchenwald puis à Mittelbau-Dora, ne revient pas lui non plus des camps nazis.

Le nom de Rina Smadja est gravé sur le monument havrais Résistance et Déportation, et c’est sous celui d’« Emma Swadja », transcrit de manière erronée sur la liste du convoi de déportation, que sa mémoire est honorée sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : AN /Mémorial de Shoah : F/9/5730 ; SHD-Caen : 21P 539 659 ; AD76 : 4M2329, 6M644, 6M705, 54W5320 ; EC (Bône, Le Havre) ; stevemorse.org/france ; ressources.memorialdelashoah.org ; nutrisco-patrimoine.lehavre.fr ; memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr ; bddm.org.

Corinne Bouillot

Mots-clés :

Déportée
  • 2-12-1894
  • Bône, Algérie
  • Le Havre, Seine-Inférieure
  • 7-12-1942
  • Le Havre, Seine-Inférieure
  1. Drancy, Seine
11-2-1943, K47
  1. Auschwitz
Assassinée
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