SMITH, John Watson

SMITH, John Watson // Naissance : 13-4-1922 à Paarl (Afrique du Sud) ; Domicile : Hellenvilliers Eure () ; Repression : Exécuté le 9-7-1944 à Hellenvilliers (Eure) ; Décédé

John Smith, de père Africain-du-Sud et de mère française, est étudiant à Aix-en-Provence à la veille de la guerre. Les archives ne livrent rien sur la date et les raisons de sa présence dans le nord de la France. D’après son acte de décès, il aurait habité à Fauquembergues, avant de rejoindre la Normandie.

« Petit Jean» ou « Jean Soulier » dans la Résistance est membre du réseau Pat O’Leary dont les principales missions sont l’organisation de filières d’évasion pour les militaires britanniques tombés en territoire ennemi et leur rapatriement au Royaume-Uni. Le réseau opère surtout en zone Sud mais le jeune homme, délégué par les organes centraux de la Résistance de Paris comme « manipulateur du poste émetteur », selon le comité de libération de Nonancourt, est envoyé en Normandie. D’autres sources indiquent en revanche que, agent de liaison entre les différents groupes du réseau, il avait été mis à l’abri vers le mois de mai 1944 dans la commune de Nonancourt, grâce au réseau Hunter.

Le 9 juillet 1944, il est arrêté à Saint-Lubin-des-Joncherets, un village proche de Nonancourt et emmené dans les caves du château d’Hellenvilliers, à une vingtaine de kilomètres sur la commune de Grandvilliers où il subit probablement d’effroyables tortures. Le lendemain, des témoins l’ont vu quitter le château encadré par deux SS qui le conduisent dans la plaine entre Hellenvilliers et Beauffre. D’autres affirment qu’il aurait été tué le soir même vers vingt et une heures. Quoiqu’il en soit, John Smith a « été abominablement maltraité pour enfin être assassiné et projeté la tête en bas dans un trou où il a été recouvert de terre avant que la mort ne fut complète », selon le comité de libération de Damville.

Son corps est retrouvé, trois semaines plus tard, au lieu-dit « Les Fosses » est enterré à Hellenvilliers. Il est identifié en juillet 1946.

C’est probablement son nom qui est porté sur le monument dédié à la Résistance d’Aix-en-Provence, mais à l’époque, les autorités pensaient qu’il était mort en déportation.

Sources : SHD-Caen, 21P156176 ; SHD-Vincennes : 16P551570, GR28P11109 ; AD27 :  68J3, 88W17, 88W28 ; EC (Hellenvilliers, Mesnils-sur-Iton) ; Mémoire des hommes ; memorialgenweb.org

Françoise Passera