SOYER John

SOYER John // Naissance : 9-2-1901 à Saint-Laurent (Jersey) ; Domicile : Millbrook Jersey () ; Repression : Exécuté le 29-7-1944 à Bréhal  (Manche) ; Décédé

John Soyer et sa femme Margaret sont les parents de trois enfants : Dorothy, Bernard et Albert, nés respectivement en 1924, 1928 et 1931. Sujet britannique, John Soyer vit avec sa famille 6 Belvedere Terrace à Millbrook sur l’île de Jersey, où il travaille comme entrepreneur en bâtiment. Arrêté à son domicile par la Gestapo, il est condamné le 18 août 1943 par le tribunal allemand de la Feldkommandantur 515 de Saint-Hélier à un an de prison pour « non remise de poste TSF ». Le 3 décembre 1943, il quitte Jersey pour la prison de Saint-Lô. Il est ensuite transféré à la prison de Clairvaux puis le 1er mars 1944 au fort de Villeneuve-Saint-Georges. Mi-mai, un violent raid aérien allié touche le secteur. John Soyer fait partie des détenus désignés pour aller dégager les bombes non explosées. Il en profite pour s’évader le 9 juin 1944 à Juvisy (Seine-et-Oise). Sous l’identité de Jean Marion, il se réfugie alors à Saint-Martin-de-Bréhal, au nord de Granville, chez Pascal Lebourgeois, marchand de matériaux, qui l’héberge dans une maison qu’il possède au lieu-dit Vieux Saint-Martin.

John Soyer se met immédiatement au service du groupe local de l’OCM auquel appartient Pascal Lebourgeois, servant notamment d’interprète pour rechercher et camoufler les aviateurs alliés tombés dans la région. Il participe également à la tentative de destruction du Pont de la Roque sur le commune d’Heugueville. Le 29 juillet 1944, en fin d’après-midi, alors qu’il est en chemin pour secourir un aviateur tombé dans le secteur de Lingreville, John Soyer fait une halte en compagnie de M. Cottineau, vétérinaire, au café Conac, route de Cérences, à Bréhal. À sa sortie, vers 18 heures, John Soyer s’empare d’une bicyclette posée par un soldat allemand contre la façade de l’établissement. Avertis du vol, plusieurs militaires sortent du café et tirent en l’air pour que le cycliste s’arrête. Mais John Soyer pédale à toute vitesse en direction du bureau de poste lorsqu’il est stoppé net dans sa fuite par une rafale de mitraillette tirée par un autre militaire alerté par les détonations. Gisant au sol, le ventre perforé de plusieurs balles, John Soyer est ensuite achevé à coups de bottes et de crosses par les soldats allemands, qui auraient découvert sur lui, selon les témoins de la scène, une grenade. Le village de Bréhal est libéré le lendemain par les soldats américains.

Son nom figure sur le monument érigé à Saint-Lô pour honorer la mémoire des victimes manchoises de la répression nazie.

Sources : SHD-Caen : 21P399898, 21P677146 ; memorialgenweb.org

Arnaud Boulligny