SCHINEZER Maria

SCHINEZER Maria // Naissance : 25-8-1911 à Jassy (Roumanie) ; Domicile : Beaucé Eure () ; Repression : Déportée le 20-5-1944 à  ;  ; Rescapé Theresienstadt Tchécoslovaquiee

MariaSwica, née Schinezer, est l’épouse de GdaljaSwica, un maroquinier né à Varsovie le 21 décembre 1908. Au début de l’Occupation, le couple, qui n’a pas d’enfant, vit à Paris au 68 rue des Poissonniers, dans le 18e arrondissement. Gdalja est arrêté lors de la rafle du 20 août 1941, interné à Drancy et transféré à Compiègne le 29 avril 1942.

Quant son épouse, les archives restent muettes sur la date et les circonstances de son arrivée dans l’Eure. C’est probablement suite à la déportation de son épouxdepuis Compiègne, le 5 juin 1942 – il meurt à Auschwitz le 24 juillet 1942 – qu’elle quitte Paris pour Beaucéoù elle espère trouver refuge parmi ses proches. Sa sœur, Léa Berger , dont le mari est déporté par le convoi n° 7, ainsi que quatre autres membres de sa famille, viventégalemententreBeaucé et Marcilly-la-Campagne, distants d’à peine trois kilomètres.C’est là qu’elle est arrêtée, avec sesproches,par André Barbat, un inspecteur de la Section d’enquête et de contrôle de Rouen, service du commissariat aux Questions juives, assisté des gendarmes de Nonancourt, le 11 mai 1944.

D’abord internés à la prison d’Évreux, tous sont transférés au camp d’internement de Drancy le 15 mai puis déportés à Auschwitz-Birkenaupar le convoi n° 74, le 20 mai 1944. Au camp,MariaSwicase voit confisquer244 francs; elle est enregistrée sous le numéro22 021.

À l’arrivée à Birkenau, elle fait partie des 247 femmes sélectionnées pour le travail ; elle portele matricule A 5619. Quelques mois plus tard, elle quitte le camp de Birkenau pour celui de Bergen-Belsenpar l’un des trois convois qui, entre le 28 octobre et le 4 novembre 1944, emportent 2 737 prisonnières juives. Le 10 février 1945, elle est transférée de Bergen Belsen à Raguhn, un kommandodu camp de Buchenwald ; le 21 mars 1945, elle reçoit un nouveau matricule, le 67 418. Fin avril, à l’approche des Alliés, les détenues de Raguhn sont à nouveau poussées dans des wagons fermés pour un voyage de plusieurs jours, dans des conditions épouvantables. Le 5 mai, le train arrive finalement au camp de concentration deTheresienstadt, qui vient juste d’être libéré par les Soviétiques. Les détenues, dont MariaSwica, affamées et assoiffées, sont enfin libres.

Son nom est gravé sur le Mur des noms érigé en 2006 au Mémorial de la Shoah à Paris, sur la dalle n° 38, colonne n° 13, rangée n° 2.

Sources:Arolsen ; Mémorial de la Shoah : Mur des noms ; yadvashem.org

Sandrine Labeau