RUDNICKI Etla

RUDNICKI Etla // Naissance : 1-6-1894 à Varsovie (Empire russe) ; Domicile : Le Havre Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 3-8-1942 à  ;  ; Assassinée

Lorsqu’un État polonais est recréé en 1918, Etla Rudnicki (ou Rudnicka pour la version féminisée), originaire de Varsovie comme ses parents, devient citoyenne de ce pays. Puis elle émigre à Bruxelles (Belgique) où elle vit avec son mari Salomon Sztajnloff, dont elle n’a pas d’enfant et qui décède en 1927. La jeune veuve arrive en France l’année suivante. Elle réside d’abord dans le Marais à Paris (Seine), puis en mai 1930, elle s’installe au Havre où elle est vendeuse et interprète dans le commerce de nouveautés de son compagnon et compatriote Leib Stolkowski, 14 rue des Drapiers. Un temps, commerçante à son compte, elle est de nouveau vendeuse à la fin des années 1930, cette fois chez un fourreur, mais elle habite toujours avec son ami. La nouvelle adresse du couple est le 18 rue Henri IV. Mais parce qu’elle est Juive, Etla Sztajnloff n’a plus le droit pendant l’Occupation de travailler au contact du public et à partir de 1941, elle est déclarée sans profession. Mesure de discrimination antisémite parmi tant d’autres, elle doit déposer en septembre 1941 son poste de TSF à la mairie.

Le 13 juillet 1942, elle est arrêtée à son domicile, en même temps que cinq autres Juives polonaises du Havre, par la police française qui a reçu ses instructions de la Sipo-SD et les met à la disposition de celle-ci au Poste cycliste. Elle fait ensuite vraisemblablement partie des Juifs de la région amenés le lendemain au Palais de Justice de Rouen (Seine-Inférieure) et des 64 femmes juives qui, le 16 juillet, le quittent dans des camions allemands pour prendre le train de 8 h 37 à destination de Paris. Comme les victimes de la grande rafle parisienne, elle est transférée au Vélodrome d’Hiver, puis à Pithiviers (Loiret) où elle est enregistrée le 19. Avec ses compagnes de la baraque 6, elle est déportée depuis ce camp dans le convoi no 14 du 3 août 1942 qui emporte vers Auschwitz un millier de personnes juives, majoritairement des femmes polonaises.

Le nom d’« Eta » Sztajnloff, assassinée par les nazis, est gravé sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah. Le monument havrais Résistance et Déportation honore sa mémoire sous le nom d’« Adèle Steinloff ».

Sources : AN/Mémorial de la Shoah : F/9/5772 ; SHD-Caen : 21P 542 188 ; AD76 : 22WZ27887, 32WZ92906, 3352W2, 51W170 ; ressources.memorialdelashoah.org, stevemorse.org/france

Corinne Bouillot