PERELE Rachel

PERELE Rachel // Naissance : 17-10-1890 à Rovno Kovno Kowno (Pologne) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 9-11-1942 à  ;  ; Assassinée

Rachel Perele est née dans une ville lituanienne de l’Empire tsariste (aujourd’hui Kaunas), mais elle l’a quittée quand les Allemands l’ont occupée pendant la Première Guerre mondiale. Elle s’est alors réfugiée à Moscou (Russie), mais indique plus tard être « orpheline du fait de la Révolution russe ». Elle a aussi perdu sa situation d’institutrice et décide d’émigrer. Après avoir résidé entre autres à Varsovie, elle arrive en 1924 à Paris où vit déjà son frère. L’administration française la considère tantôt comme Polonaise, tantôt comme réfugiée russe. En août 1925, elle épouse Bernard Tager , établi à Rouen comme commerçant et divorcé d’un premier mariage. Elle l’aide alors dans le magasin de vêtements qu’il exploite 23 place Saint-Marc. À cette même adresse, tous deux résident avec la fille de Bernard, Ida. Rachel est restée quant à elle sans enfant. En octobre 1940, elle est contrainte de se faire recenser comme Juive.

Après l’arrestation de son mari en 1941, Rachel Tager reste un temps dans son appartement rouennais. Mais parce qu’elle est étrangère, elle fait l’objet en mai 1942 d’une mesure de refoulement de la Seine-Inférieure ordonnée par la Kreiskommandantur et doit s’établir loin de la zone côtière, dans l’Oise ou en Seine-et-Oise. Elle s’installe alors à Enghien-les-Bains (Seine-et-Oise), où elle habite 4 boulevard d’Enghien. Les autorités allemandes et françaises connaissent sa nouvelle adresse, qu’elle a été sommée de leur communiquer. C’est là qu’elle est arrêtée le 26 octobre 1942 dans une rafle de Juifs étrangers qui, sur ordre de la Sipo-SD, touche de nombreuses villes du département. Avec les autres personnes appréhendées à Enghien, elle est d’abord conduite au centre de rassemblement de Sannois, à quelques kilomètres de là. Puis le 29 octobre, elle est transférée à Drancy sous escorte française. Le 9 novembre 1942, elle est déportée dans le convoi no 44 à destination d’Auschwitz, où elle est assassinée.

Les noms de « M. et Mme Tager » figurent sur la stèle des déportés juifs de la synagogue de Rouen. Rachel n’a pas non plus été oubliée sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : Mémorial de la Shoah : F/9/5733 ; SHD-Caen : 21P 542 598 ; AD76 : 3352W2, 22WZ27889, 4M2393 ; AD78 : 300W78, 300W79 ; EC (Paris) ; stevemorse.org/france

Corinne Bouillot