MOSCOVICI Berthe

MOSCOVICI Berthe // Naissance : 18-12-1908 à Paris (Seine) ; Domicile : Mont-Saint-Aignan Seine-Inférieure () ; Repression : Déportée le 2-5-1944 à  ;  ; Rescapé Tröbitz Allemagnee

Berthe Tcherkawsky, née Moscovici est l’épouse de Maurice Tcherkawsky et la mère de Colette  née le 10 février 1932 à Paris 9e et de Claude  né le 19 octobre 1930 à Paris 9e. Durant l’Occupation, elle réside au 59D chemin des Cottes à Mont-Saint-Aignan avec ses deux enfants. Son époux, officier de l’armée française, a été fait prisonnier de guerre alors qu’il était mobilisé sur la ligne Maginot. En 1942, elle s’engage dans la Résistance au sein du Front national. En tant qu’agent de liaison, elle ravitaille, loge, cache des camarades tels que Serge Viderman et Gérard Bercovici. De plus, elle refuse de faire porter l’étoile jaune à ses enfants et à elle-même. Dénoncée, elle doit quotidiennement se présenter au commissariat avec l’étoile jaune cousue sur ses vêtements.

Le 15 janvier 1943, elle est arrêtée par la police française vers vingt-trois heures avec ses enfants pour raison raciale. Internée immédiatement, elle est transférée dès le lendemain dans le camp de Drancy (Seine) puis à Beaune-la-Rolande (Loiret) avant de rejoindre définitivement Drancy. Le 2 mai 1944, elle est déportée avec ses deux enfants par le convoi n° 80 vers le camp de Bergen-Belsen. Préservée du camp d’extermination, parce que femme de prisonnier de guerre français, la famille de Maurice Tcherkawsky échappe au pire, parquée dans « une réserve d’otages » organisée par les Nazis. Ils sont évacués du camp le 9 avril et sont envoyés dans le "train fantôme" abandonné par les Allemands le 23 avril près du village de Tröbitz. Elle en est libérée par les troupes alliées le 24 avril 1945 puis rapatriée en France le 23 juin par Strasbourg (Bas-Rhin).

Avec ses deux enfants, elle retrouve son mari qui, captif, avait été protégé des lois anti-juives. Berthe Tcherkawsky est décédée à Paris le 16 décembre 1996.

Son nom est gravé sur le Mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris, dalle n° 39, colonne n° 13, rangée n° 3.

Sources : SHD-Caen : 21P680601 ; CDJC : Mur des noms ; ajpn.org ; C. Tcherkawsky, Une enfance en otage. « La protégée du Maréchal » à Bergen-Belsen ; Y. Lecouturier, Shoah en Normandie : 1940-1944, p. 274 ; A. Bigielman, J’ai eu douze ans à Bergen-Belsen, p. 23 ; D. Holstein, Le Manuscrit de Cayeux-sur-Mer, p. 81

Anaëlle Riou