TERRÉ Valère, Léon

TERRÉ Valère, Léon // Naissance : 14-9-1922 à Paris (Seine) ; Domicile : Chambois Orne () ; Repression : Arrêté au sein du Reich le 6-4-1944 à  ; Rescapé Bamberg Allemagne

Domicilié au 1, place des vieilles halles à Chambois, Valère Terré apprend le métier de mécanicien avec son père et travaille dans l’atelier familial jusqu’à la fin de l’année 1942 avant d’être employé dans une usine à Nevers (Nièvre). Célibataire de la classe 1942, il est appelé au STO le 13 mars 1943 et requis comme chauffeur-mécanicien à Mussbach-an-der-Weinstrasse (Rheinland) dans une usine métallurgique, la Südmetalweren Fabrik. Il est logé à quelques kilomètres au camp des étrangers « Haidmühle » aménagé dans un entrepôt d’usine à Neustadt an der Weinstrasse.

Le 3 février 1944, le prisonnier de guerre Roland Le Barbier et le travailleur Alban Curabet quittent Halberstadt et tentent de s’évader pour rejoindre la France. Ils arrivent deux jours plus tard à Neustadt-an-der-Weinstrasse et retrouvent le frère d’Alban, Robert Curabet requis du STO qui les nourrit et les loge au camp de travailleurs étrangers « Haidmühle ». Ils rencontrent Valère Terré qui se charge de leur fournir deux billets de train pour Metz (Moselle) tandis qu’un autre requis, Jean Deshons procure une ancienne carte de travail d’ouvrier au prisonnier Roland Le Barbier. Mais la tentative d’évasion échoue avec l’arrestation des deux fugitifs en gare de Metz le 7 février.

Après enquête, Valère Terré est arrêté à l’usine par la Gestapo le 6 avril 1944 et placé en détention préventive à la prison de Neustadt-an-der-Weinstrasse avec Jean Deshons et Robert Curabet. Jugés par le tribunal allemand de Stuttgart, ils sont condamnés le 7 août 1944 à deux ans de travaux forcés en vertu de l’acte d’accusation suivant : « Les accusés ont aidé en février 1944 un prisonnier français à s’évader et ont de ce fait entrepris à l’intérieur du pays d’affaiblir le Reich dans la lutte contre ses adversaires. Ce qui équivaut à un crime de trahison ». Le 10 août 1944, Valère Terré est interné à la prison de Zweibrücken (Deux-Ponts) puis transféré le 22 septembre 1944 à celle d’Ebrach. Il est ensuite envoyé à une date indéterminée au pénitencier de Bamberg où il est libéré le 13 avril 1945 par l’armée américaine.

Lors de son passage au centre de rapatriement de Thionville (Moselle) le 26 avril 1945, l’état de santé de Valère Terré qui a perdu 17 kg, est jugé « mauvais ». Il décède le 13 juin 1958 à Paris à l’âge de 35 ans.

Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P680926 ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 78.

Sébastien Beuchet