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THOMAS Germain, Emile

Né le 9 juillet 1905 à Balleroy (Calvados) ; domicilié à Livry (Calvados) ; déporté le 12 novembre 1942 à Hinzert ; décédé le 10 juin 1944 à Sonnenburg.

THOMAS Germain, Emile // Naissance : 9-7-1905 à Balleroy (Calvados) ; Domicile : Livry Calvados () ; Repression : Déporté le 12-11-1942 à  ; 10-6-1944 à Sonnenburg (Allemagne) ; Décédé

Il est difficile d’avoir pour beau-frère, un certain John Hopper Lien interne, agent secret anglais, présumé de l’IS, et membre avéré du mouvement de résistance l’Armée des Volontaires. Surtout quand celui-ci, après avoir fait beaucoup parler de lui en organisant d’audacieux sabotages et vols au détriment de l’armée allemande d’occupation, blesse grièvement un inspecteur de police français, le 27 juillet 1941, et tue, le 1er août suivant, rien moins que le chef de la Sûreté de Caen (Calvados). Dans ces conditions, tous les proches du fugitif activement recherché par toutes les polices françaises et allemandes (sa tête est mise à prix), sont considérés comme suspects de complicité. Germain Thomas, tout comme son épouse Madeleine Leguilloux Lien interne, n’échappent pas à l’arrestation. Conduit à la Maison d’arrêt de Caen le 11 août 1941 par les Allemands, il est libéré peu après, mais sa femme est retenue en prison, alors qu’elle est enceinte de trois mois. Jusqu’à sa seconde arrestation, le 13 octobre 1942, l’agriculteur de Livry parvient à échanger une abondante correspondance avec son épouse, surtout après la naissance en prison de son second fils, un petit Jean-Paul, le 25 février 1942. Par une lettre de Madeleine, davantage exposée à cause de sa proximité avec Hopper qui a épousé sa sœur aînée Paulette, Germain apprend qu’elle a eu un premier enfant du trop fameux beau-frère, neuf ans auparavant « un soir de cafard ». La confession est difficile à digérer, mais le père du petit Jean-Paul se démène auprès du directeur de la prison et des autorités allemandes pour obtenir, finalement avec succès, que son fils lui soit rendu. Avant d’être à nouveau arrêté, Germain a pu confier l’enfant à sa sœur Jeanne. Depuis l’été 1942, l’affaire est passée entre les mains de la Sipo-SD dont une antenne vient d’être créée à Caen, rue des Jacobins. Transféré à Fresnes, l’agriculteur est déporté le 12 novembre 1942, vers le camp d’Hinzert, dans le cadre de la procédure NN. Cette procédure vise à faire disparaitre dans le secret le plus total, ceux considérés comme opposants au régime nazi afin de les faire juger en Allemagne. Après avoir séjourné dans les prisons de Trêves, puis de Wittlich (mle 187/2), le déporté politique Germain Thomas est condamné, le 29 novembre 1943 à trois ans de travaux forcés par le tribunal du peuple de Trèves pour « avoir hébergé, sans le signaler, un ressortissant anglais ». Transféré à la prison de Sonnenburg (mle 1250/43) pour y purger sa peine, il y est mort de maladie, sans avoir eu de nouvelle de sa femme et de son fils.

Son nom figure sur le monument aux morts de Livry (aujourd’hui commune de Caumont-sur-Aure) ainsi que sur le monument commémoratif de la déportation et de la résistance de Bayeux.

Sources : SHD-Caen : 21P543929 ; Joncka K., Nuit et Brouillard, NN, 1981, p.105 ; Dorrière Ch., Cinq ans d’enfer et cinquante de purgatoire, 1979, tome III, page 31 ; Quellien J. (dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, 2004, p. 225 ; memorialgenweb.org

Gérard Fournier

Mots-clés :

Déporté
  • 9-7-1905
  • Balleroy, Calvados
  • Livry, Calvados
  • 13-10-1942
  • Livry, Calvados
  1. Caen, Calvados
  2. Fresnes, Seine
12-11-1942, I.063
  1. Hinzert
  2. Trier
  3. Wittlich (187/2)
  4. Trier
  5. Sonnenburg
Décédé
  • 10-6-1944
  • Sonnenburg, Allemagne
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