
Photo : SHD-Caen
THORIN Henri, Gaston, Albert, Élie
Né le 31 juillet 1915 à Fay (Orne) ; domicilié à Gâprée (Orne) ; arrêté le 31 mai 1944 au sein du Reich ; décédé le 27 mai 1945 à Dachau.
THORIN Henri, Gaston, Albert, Élie // Naissance : 31-7-1915 à Fay (Orne) ; Domicile : Gâprée Orne () ; Repression : Arrêté au sein du Reich le 31-5-1944 à 27-5-1945 à Dachau (Allemagne) ; Décédé
Henri Thorin est le fils d’Arthur Thorin, sabotier, et d’Henriette Besnard, couturière, installés à Fay, un petit village du pays d’Ouche. Domicilié dans le bourg de Gâprée avec sa femme, Raymonde Bossard, épousée en 1934, Henri Thorin exerce la même profession que son père. Le couple a deux enfants : Jacqueline née en 1936 et Yves cinq ans plus tard. En 1940, il déclare résider 1 rue des Bateliers à Clichy (Seine) tandis que sa femme demeure dans l’Orne.
Mobilisé en septembre 1939 au 1er régiment de chasseurs motorisés d’Alençon, il est capturé par l’armée allemande le 18 juin 1940 à Dinan dans les Côtes-du-Nord. D’abord détenu sous le matricule 3 348 au Frontstalag 134 implanté à Saint-Brieuc, il est transféré en Allemagne le 18 novembre 1940 au Stalag XII A, puis C et D (mle 41 746) à partir de septembre 1943, ce dernier étant situé près de Trier. Il est affecté à l’Arbeitskommando 94 à Winningen dans la périphérie de Koblenz.
À la fin de l’année 1943, vraisemblablement en octobre, Henri Thorin fait le choix d’être transformé et devient ainsi un travailleur civil comme plus de 200 000 autres soldats français détenus dans des camps de prisonniers en Allemagne. S’ils perçoivent désormais un salaire et peuvent espérer bénéficier d’une permission en France en devenant des « prisonniers transformés », ils perdent cependant la protection de la Croix-Rouge. Henri Thorin est ainsi employé comme chauffeur-transporteur pour un négociant en vin.
Le 31 mai 1944, il est arrêté par la Gestapo à Winningen pour activité de résistance et propagande gaulliste auprès de ses camarades après avoir été dénoncé par un travailleur requis. D’après ses camarades, accusé de communisme et d’espionnage par les autorités allemandes, il est soumis à la torture ; le visage brûlé et les mains brisées.
Détenu dans un premier temps à la prison de Neuwied à une quinzaine de kilomètres au nord de Koblenz, il est transféré le 14 décembre 1944 au KL de Buchenwald et devient le matricule 78 073. Le 8 avril 1945, il est évacué sur Dachau (mle 55 467) et placé au Block 29/3. C’est dans ce camp qu’il est libéré trois semaines plus tard le 29 avril par l’armée américaine. Très affaibli et atteint du typhus, il décède dans l’hôpital d’évacuation n°116 le 27 mai 1945 avant son rapatriement sanitaire en France. Son corps est exhumé en décembre 1949 puis rapatrié au cimetière de Fay.
Son nom est gravé sur les monuments aux morts de Fay, de Gâprée et de Clichy.
Sources : Arolsen ; SHD-Caen : 21P544032 ; AD61 : R1404 ; EC (Fay) ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p.78 ; memorialgenweb.org
Sébastien Beuchet
Mots-clés :
- 31-7-1915
- Fay, Orne
- Gâprée, Orne
- 31-5-1944
- Winningen, Reich
- Koblenz, Neuwied
- Buchenwald (78073)
- Dachau (55467)
- 27-5-1945
- Dachau, Allemagne




