FAUST Scheindel, Sabine

FAUST Scheindel, Sabine // Naissance : 22-9-1911 à Sedziszow (Pologne) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déportée le 2-5-1944 à  ;  ; Rescapé Magdeburg Allemagnee

Scheindel Faust est née à Sedziszow (Pologne) le 22 septembre 1911. Elle épouse en 1936, en Pologne, Bernhard Tresser, né le 15 mai 1906 à Lantesti de Jos en Roumanie, avant d’émigrer en France. Le couple retrouvera à Caen la sœur de Bernhard, Sali Tresser qui a épousé en Pologne Izak Juris. Les Juris et leurs trois enfants se sont installés en Normandie.

Faust et Bernhardt se remarieront à leur arrivée à Caen le 24 juillet 1937. Une première petite fille Ginette (dite Guina) naîtra le 10 novembre 1937 puis une deuxième, Jeannette le 13 août 1939.

Bernhard (Bernard) Tresser, roumain engagé volontaire dans l’armée française, est fait prisonnier en Allemagne dès le début de la guerre sous le nom de « Jacques Leblanc » grâce à l’identité empruntée à un camarade mort.

Arrêtée le 23 octobre 1943 lors de la grande rafle des juifs du Calvados avec ses deux petites filles, Scheindel Tresser est conduite à la prison pour femmes de Caen tandis que Guina et Jeannette sont arrachées à leur mère et emmenées à l’hospice Saint-Louis. Louise Boitard « Janine » (son nom dans la résistance) qui habite dans la même rue que les Tresser -rue Laplace- apprend ce qui est arrivé à Scheindel et va, en pleine nuit, récupérer les petites filles pour les cacher : elle trouve une famille de paysans qui les gardera jusqu’à la fin de la guerre contre rétribution. Pour son action pendant la guerre en faveur d’enfants juifs, Louise Boitard sera honorée du titre de « Juste parmi les Nations » par l’État d’Israël.

Scheindel Tresser, elle, est transférée camp d’internement des populations juives de Drancy (Seine) puis déportée par le convoi 80A du 2 mai 1944 en direction de Bergen-Belsen. Elle fait partie des survivants lors de la libération du camp en avril 1945. Elle rentre en France le 14 mai 1945 et retrouve ses filles puis son mari sera libéré. En revanche, sa mère Mariem Faust Weitz, restée en Pologne, a été assassinée au camp d’extermination d’Auschwitz en 1941.

Scheindel Tresser et son mari obtiendront la nationalité française en 1947. Ils auront un troisième enfant, Charles, en 1950.

Sources : SHD-Caen : 21P684110 ; Mémorial de la Shoah ; ajpn.org (Anonymes, Justes et Persécutés durant la période Nazie) ; memoiredeshommes.sga.defense.gouv.fr

Chantal Meyer-Plantureux