TRUFFAUT Jean, Ernest, Marie

TRUFFAUT Jean, Ernest, Marie // Naissance : 3-3-1922 à Carentan (Manche) ; Domicile : Carentan Manche () ; Repression : Déporté le 19-5-1944 à  ; 2-9-1944 à Natzweiler (Bas-Rhin) ; Décédé

Jean Truffaut est le fils d’André Marie Truffaut et de Jeanne Marie Leconte. Il réside chez ses parents à Carentan, 13 rue Sébline. Elève à l’Institution Saint-Joseph à Carentan puis à l’Institut d’Agneaux (Manche), Jean Truffaut intègre le lycée Janson de Sailly à Paris (16e) afin de préparer Saint-Cyr. Mais l’occupation allemande encourage le jeune Manchois à s’engager dans la Résistance.

En juin 1943, Jean Truffaut entre au réseau Alliance dont il devient agent de renseignement sous le pseudonyme de « Tadorne ». Son but, délivrer des informations sur les défenses côtières allemandes en Normandie. Mais le 14 mars 1944, sur dénonciation d’un agent double, Jean Truffaut, alors en mission en région parisienne, est arrêté dans la capitale par la Gestapo lors d’un rendez-vous. Il est interné à la prison de Fresnes.

Le 19 mai 1944, Jean Truffaut est déporté au camp de sûreté de Schirmeck, en Alsace annexée, où il est enregistré le lendemain (mle 1 273). Avec les autres agents du réseau, il est enfermé au block 10. Inculpé d’espionnage au profit de puissances alliées, il est classé comme « NN » (Nacht und Nebel, Nuit et brouillard). À la fin de l’été 1944, face à l’avancée des troupes alliées, les autorités allemandes décident de liquider les membres du réseau Alliance qu’elles détiennent prisonniers. Transféré le 1er septembre 1944 avec ses camarades au camp voisin de Natzweiler-Struthof, Jean Truffaut y est exécuté, d’une balle dans la nuque, la nuit suivante. Il avait 22 ans.

Jean Truffaut figure sur le monument aux morts de Carentan, où une rue et un gymnase portent par ailleurs son nom. Il est aussi inscrit sur le monument pour les victimes manchoises de la répression nazie à Saint-Lô. Il est présent sur la plaque apposée au camp de Natzweiler-Struthof en mémoire des 107 résistants du réseau Alliance qui y ont été massacrés. Il est enfin gravé sur le monument situé dans la cour d’honneur du lycée Janson de Sailly à Paris (16e).

Sources : SHD-Caen : Sch 2/2, 21P164251, 26P2243 ; MRD-Besançon : fichier La Martinière ; fusilles-40-44.maitron.fr ; memorialgenweb.org

Anne-Sophie Rigot