
Photo : ONaCVG
BRANCHU Yvonne, Renée, Angélina
Née le 30 décembre 1898 à Amboise (Indre-et-Loire) ; domiciliée à Bosc-Roger-en-Roumois (Eure) ; déportée le 4 juin 1942 à Aachen ; rescapée.
BRANCHU Yvonne, Renée, Angélina // Naissance : 30-12-1898 à Amboise (Indre-et-Loire) ; Domicile : Bosc-Roger-en-Roumois Eure () ; Repression : Déportée le 4-6-1942 à ; ; Rescapé Mauthausen Autrichee
Yvonne Branchu s’est remariée le 9 décembre 1936 à Glos-sur-Risle (Eure) avec Marcel Tubeuf, artisan électricien qu’elle aide dans son entreprise. En 1940, lorsque son mari mobilisé est fait prisonnier dans les Ardennes, Yvonne Tubeuf, sans enfants, se réfugie chez sa mère qui vit sur une petite exploitation agricole à Bosc-Roger-en-Roumois (Eure). Sans avoir eu le temps de s’aguerrir aux conditions de vie en zone occupée, elle est arrêtée par la Gestapo chez sa mère pour dépôt d’armes le 27 avril 1942. Le commissaire de police de Caudebec qui rend compte de l’arrestation au préfet, n’en mentionne pas le lieu ; ce pourrait être à son adresse 158, rue de la République. Selon son propre témoignage, Yvonne Tubeuf aurait été « arrêtée par simple négligence de [sa] part ». Elle aurait caché un revolver confié par une de ses sœurs derrière une pile de draps. Mais dans le même temps, son frère, dénoncé pour détention d’armes, est recherché par la Gestapo et arrêté chez sa mère où il vit épisodiquement. Yvonne Tubeuf le disculpe et il est relâché. Selon une autre source, à la suite de l’interpellation d’un membre du bureau national du Front national en février 1942, elle serait entrée dans ce réseau de résistance au 1er janvier 1942. Mais curieusement, son opuscule de souvenirs publié en 1959, n’évoque jamais la Résistance.
D’abord internée au palais de justice de Rouen le 27 avril où elle est interrogée, elle est transférée fin mai à la prison de la Santé à Paris. Le 4 juin 1942, Yvonne Tubeuf est déportée et incarcérée à la prison d’Aachen où elle arrive le 5 juin par un convoi « NN » (Nuit et Brouillard) et où elle est détenue pendant quatre mois. De là, elle est transférée à la prison de Prüm où elle garnit les ceinturons des soldats allemands. Puis les bombardements contraignent les autorités à déplacer les prisonnières vers l’Est, à Oels en Silésie. Les travaux agricoles pénibles et la nourriture insuffisante l’affaiblissent. Mais en février 1944, son procès à Breslau devant un tribunal militaire la condamne à deux ans de travaux forcés avec quelques mois de répit en prison-forteresse. Elle est déportée au KL de Ravensbrück le 23 août 1944 (mle 61 429). Logée au Block 32, elle travaille à l’agrandissement du camp. Un matin au lever, elle est mordue à la jambe droite par un chien policier et gardera toute sa vie la séquelle de cette blessure. Devant l’avance russe, le camp est évacué le 4 mars 1945 vers celui de Mauthausen. Yvonne Tubeuf y arrive le 7 mars (mle 2 700). Elle se souvient de certaines rencontres à Ravensbrück : Léone Rubiano, la comtesse de Ganay, Geneviève de Gaulle...
Elle est libérée le 24 mars 1945 et transférée en Suisse par la Croix-Rouge le 24 avril. Elle est rapatriée à Annecy le 30 avril, puis à Paris à l’hôtel Lutetia où elle retrouve sa famille.
Yvonne Tubeuf est décédée à Elbeuf le 20 juin 1974.
Sources : SHD-Caen, 21P684810 ; AD37 : 6 NUM 8/003/061 ; AD76 : 51 W/412 ; Tubeuf Y., Récit de ma déportation, (1942-1945), 1959, 31 p.
Jean-François Maillard
Mots-clés :
- 30-12-1898
- Amboise, Indre-et-Loire
- Bosc-Roger-en-Roumois, Eure
- Caudebec-lès_Elbeuf, Seine-Inférieure
- 27-4-1942
- Bosc-Roger-en-Roumois, Eure
- Rouen, Palais de justice, Seine-Inférieure
- Paris, Prison de la Santé, Seine
- Aachen
- Prüm
- Oels
- Breslau
- Ravensbrück (61429)
- Mauthausen (2700)
- 24-3-1945
- Mauthausen, Autriche




