VAGO Charles, Alexandre

VAGO Charles, Alexandre // Naissance : 30-12-1916 à Budapest (Autriche-Hongrie (Hongrie)) ; Domicile : Rouen Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 23-9-1942 à  ;  ; Assassiné

Né de parents juifs hongrois, Charles (Karoly) Vago grandit à Budapest. Il séjourne temporairement à Rouen pendant son adolescence car son père Zoltan, international de football, y est entraîneur du club local de 1930 à 1935. Puis en décembre 1936, le jeune homme décide de s’installer durablement dans la capitale normande, où réside aussi son oncle, pour faire des études supérieures de chimie. Devenu ingénieur en 1939, il est embauché par la Société chimique de la Grande Paroisse de Grand-Quevilly (Seine-Inférieure). Ayant obtenu la nationalité française par décret du 16 janvier 1940, il est mobilisé dans son entreprise. Le 17 août 1940, il épouse Simonne Duchaussoy, une jeune femme non juive dont la mère tient un hôtel dans la rue du Petit-Mouton à Rouen. C’est à cette adresse, au numéro 2, que Charles est recensé comme Juif en octobre 1940 et qu’il réside encore en 1942. Le couple n’a pas d’enfant.

Lors de la rafle de 77 hommes juifs de 18 à 55 ans dans la région de Rouen, planifiée par la Gestapo de Paris et la Sipo-SD régionale, Charles Vago est arrêté à son domicile par la police française dans la soirée du 6 mai 1942. Il est détenu à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen, secteur allemand, puis conduit le 12 mai au camp de Drancy avec les autres victimes de la rafle. En tant que conjoint d’« aryenne », il n’est pas déporté aussitôt mais transféré dans les camps d’internement du Loiret, le 1er septembre à Pithiviers puis le 15 du même mois à Beaune-la-Rolande. Mais il est réintégré à Drancy dès le 21, en vue de sa déportation à Auschwitz par le convoi no 36 du 23 septembre 1942. À son arrivée, il est sélectionné pour le travail forcé sous le matricule 65817. Il survit en novembre à un passage par l’« infirmerie » du camp (bloc 21), mais il est assassiné le 15 février 1943, d’après les registres des décès et les listes de la morgue pour le bloc 28. Il a alors 26 ans. À l’état civil français, son décès est transcrit par erreur à la date du 13 février 1943.

Le nom de « M. Vago » est inscrit sur la stèle des déportés juifs de la synagogue de Rouen et le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris honore aussi sa mémoire.

Sources : Archives Auschwitz ; CDJC : F/9/5735 et 5773 ; SHD-Caen : 21P 545 941 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 60W250, 4M2455 ; EC (Rouen) ; AP (Rudas) ; gallica.bnf.fr 

Corinne Bouillot