VALLERIE Maurice, Emile, Louis

VALLERIE Maurice, Emile, Louis // Naissance : 11-10-1921 à Fleury-sur-Orne (Calvados) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déporté le 8-4-1944 à  ; 8-7-1944 à Melk (Autriche) ; Décédé

Installé peu après leur mariage, en novembre 1942, rue Ecuyère à Caen, le ménage Vallerie vit modestement. Maurice travaille comme coupeur, dans le milieu de la confection, et Paulette, son épouse, est employée comme vendeuse aux Galeries Lafayette. Ils ne supportent plus les contraintes et restrictions, de tous ordres, imposées par l’occupant. Quand l’occasion se présente de rejoindre la Résistance, le couple n’hésite pas un seul instant. Dès janvier 1943, Maurice et Paulette partagent tous les risques qu’exige l’action clandestine : diffusion de tracts et de journaux, hébergement de responsables départementaux et interrégionaux du Front national. L’organisation a besoin de machines à écrire pour développer sa propagande. Michel de Bouärd , le responsable FN de Caen, charge Bernard Gilles, Marcel Morel  et le couple Vallerie de s’en procurer. Paulette sait que les bureaux, sur son lieu de travail, renferment plusieurs de ces machines et qu’il est aisé de s’en emparer. Elle connaît le gardien qui acceptera de leur ouvrir. Maurice participe à l’opération, mais l’affaire tourne mal. Au dernier moment, le gardien tombe malade et, lorsque le 13 novembre 1943 Gilles sonne à la porte du personnel, le remplaçant refuse de les laisser entrer. Une bagarre éclate. Dans la confusion, le résistant qui est armé, tire. Le gardien s’écroule, mortellement blessé. Les trois hommes réussissent à se sauver sans être inquiétés. Quelques jours plus tard, Marcel Morel participe à l’attaque de la mairie de Villers-Bocage (Calvados) pour dérober les tickets d’alimentation indispensables aux clandestins, résistants et réfractaires au STO. Mais contrevenant aux ordres, il commet l’imprudence de conserver sur lui quelques tickets et se fait prendre lors d’un banal contrôle de police. Remis aux Allemands, Marcel Morel parle et livre plusieurs noms et adresses qui conduisent à de nombreuses arrestations. Maurice Vallerie et son épouse sont arrêtés le 11 décembre 1943, à leur domicile, par la Gestapo. Ils ne se reverront plus. D’abord interné à Caen, puis au camp de Royallieu à Compiègne (mle 27 301), le résistant est déporté le 8 avril 1944 à Mauthausen (mle 63 264) et meurt, trois mois plus tard, dans un de ses Kommandos.

Sources : SHD-Caen : L-A 10 546, MA 7/2 ; Le Bonhomme normand des 19-25 novembre et 17-23 décembre 1943, 4-10 février 1944 ; Quellien J. (dir.), Livre mémorial des victimes du nazisme dans le Calvados, 2004, p. 231

Gérard Fournier