VALLETTE Albert, Daniel, Ernest

VALLETTE Albert, Daniel, Ernest // Naissance : 3-1-1905 à Blosseville-sur-Mer (Seine-Inférieure) ; Domicile : Malaunay Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à  ; 19-9-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé

Albert Vallette est l’aîné d’une famille de six enfants qui vient s’établir en 1910 à Malaunay, dans la vallée du Cailly, au nord de Rouen. En 1925-1926, il effectue son service militaire dans la marine et, le 23 juin 1928, il se marie à Eslettes (Seine-Inférieure) avec Madeleine Lemonnier. Le couple vient habiter Malaunay, au n°12, rue Léon Malandin.

Albert Vallette est ouvrier à l’usine de produits chimiques l’Oyonnithe située dans la commune voisine de Monville. Membre du Parti communiste, il est aussi militant à la CGT. En 1939, la signature du Pacte germano-soviétique et la déclaration de guerre, entraînent l’interdiction du Parti et des organisations qui lui sont affiliées par le gouvernement Daladier. Mais le militant ne rompt pas pour autant avec ses opinions d’avant-guerre et continue à diffuser des tracts et des journaux, désormais clandestins.

Le 21 octobre 1941, Albert Vallette est arrêté à son domicile par des gendarmes français lors d’une rafle organisée dans la région rouennaise au cours de laquelle cent quatre-vingts membres et sympathisants du Parti communiste et syndicalistes sont appréhendés et emprisonnés à la caserne Hatry à Rouen.

Quelques jours plus tard, il est transféré aux autorités d’occupation et interné dans le quartier allemand de Royallieu du camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu (mle 2 088). Il est déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz (mle 46 168 ou 46169) dans le convoi dit des « 45 000 », un convoi de représailles presque exclusivement composé de militants communistes, si ce n’est une cinquantaine de Juifs. C’est dans ce camp qu’il décède le 15 décembre 1942.

Une lettre datée du 20 juin 1945 envoyée par Henri Peiffer (mle 45 956), son ancien compagnon de chambre à Compiègne-Royallieu à sa veuve Madeleine Vallette indique les circonstances de sa mort : « Il a eu une otite purulente, il me l’expliqua plusieurs fois ; il aurait fallu une intervention chirurgicale ; il fut isolé dans le bloc des contagieux. Dans les jours qui vont du 8 au 15 décembre 1942 il fut emporté vers les fours crématoires ».

Son nom est inscrit sur le monument aux Morts de Malaunay, sur un cénotaphe mémoriel dans le cimetière communal et sur la stèle de la Fédération du Parti Communiste Français place du Général de Gaulle à Rouen.

Sources : SHD-Caen : 21P546 233 ; EC (Blosseville-sur-Mer) ; Alexandre A., Cauchois St., Résistance(s), Rouen, sa région, la vallée du Cailly, p. 27-28, 206 ; memoirevive.org, deportes-politiques-auschwitz.fr

Alain Alexandre