VILLETTE Henri, Émile

VILLETTE Henri, Émile // Naissance : 18-5-1900 à Paris (Seine) ; Domicile : Vernon Eure () ; Repression : Déporté le 15-12-1941 à  ;  ; Rescapé Hinzert Allemagne

Henri Villette naît dans le 8e arrondissement, rue de Ponthieu, à Paris le 18 mai 1900 d’un père cuisinier et d’une mèreau foyer. Henri suit les traces de son père et devient lui aussi cuisinier. Tout juste âgé de 18 ans, le 21 août 1918, il s’engagevolontairement dans le conflit qui déchire alors l’Europe et le monde. Démobilisé le 23 octobre 1919, il reprend le cours de sa vie qui le mène successivement à Waterloo (Belgique) et Turnberry (Écosse), avant de le ramener à Paris en octobre 1922. Trois ans plus tard, il y épouse Simone Tetrel avant de faire, en 1927, l’acquisition de l’hôtel Normandy Plaisanceà Vernon dans l’Eure. C’est là que naîtront ses deux enfants.En 1939, lorsqu’éclate la guerre, Henri est affecté au CMT 22 jusqu’en février 1940 puis au dépôt de train 22 jusqu’au 11 juillet 1940.

Peu de temps après être rentré dans ses foyers, en octobre de cette année-là, il prend contact avec Pierre Aussannaire , dit « Dubreuil » ou « Deschamps », chef du réseau Hector pour l’Eure, à qui il fournit des renseignements concernant les mouvements des troupes allemandes. Il compte bientôt parmi les membres actifs du réseau.Maisen août 1941, la capture de Pierre Aussannaire qui conservait sur lui un cahier contenant, parmi les noms d’amis et de familiers, ceux de ses contacts dans la Résistance, entraîne une vague d’arrestations qui n’épargne pas Henri Villette. Arrêté le 9 octobre 1941 par la Gestapo dans le cadre de l’opération « Fall Porto » menée par l’Abwehr, il est brièvement incarcéré à la prison d’Évreux avant d’être emmené à Fresnes.

Le 15 décembre 1941, Henri est déporté pour la prison de Wuppertal : c’est là qu’en février 1942, il aurait été jugé par un tribunal militaire et condamné à mort pour espionnage. Pourtant, après un passage à la forteresse d’Anrath, du 6 mai au 10 juin, il est conduit à la prison d’Hinzert puis rapatrié le 16 août 1942 en France où il apprend sa libération, comme une partie des victimes de l’opération de contre-espionnage, que la Gestapo ne peut poursuivre faute de preuves suffisantes.

Il termine sa vie àPetit-Quevilly (Seine-Maritime) où il décède le 28 octobre 1982.

Sources : SHD-Caen : 27P 89074, LA 4625 : liste de français internés à la prison de Wuppertal ; AD75 : 4E8759, D4R1-2218 ; F. Passera et J. Quellien, Les Normands dans la guerre, p. 160-163 ;deces.matchid.io

Ludivine Ponte