BONNEM Édith

BONNEM Édith // Naissance : 19-5-1927 à Merzig (Allemagne) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déportée le 3-8-1942 à  ;  ; Assassinée

Edith Bonnem est née dans une famille juive à Merzig le 15 mai 1927 de Gustel  (née Kahn) et Marcel Bonnem . Elle a deux frères : Berthold , né en 1925, et Rudolph , né en 1929.

En 1935, la Sarre est rattachée à l’Allemagne. Les Bonnem émigrent alors en Palestine, à Tel Aviv, mais ils s’acclimatent mal et préfèrent en 1937 rejoindre la famille réfugiée à Alençon. Ils emménagent au 25 rue des Granges chez les parents de Gustel. Edith va à l’école communale à Montsort un quartier alençonnais ; elle obtient de très bons résultats.

En mai 1940, son père et ses oncles, ressortissants de pays ennemis, sont internés au Mans puis transférés à Albi (Tarn). Édith ne les reverra jamais. Sa mère, ses tantes et sa grand-mère Ida sont aussi enfermées brièvement à Alençon dans le quartier de Courteille, puis libérées.

En juillet 1940, Edith obtient brillamment son certificat d’études. En septembre, elle rentre à l’école primaire supérieure. Malgré la guerre, elle mène sa vie de jeune fille : piscine, bicyclette, leçons de piano avec la tante Lilli . Mais les persécutions arrivent et la maison se vide : les cousins Friedemann, leur mère Herta et la tante Liesel gagnent la zone Sud. Édith reste avec ses frères, sa mère, Lilli et ses grands-parents.

Le 13 juillet 1942, la Feldgendarmerie arrête Édith, sa mère et son frère Berthold. Ils sont d’abord enfermés à la caserne Bonnet. Le 15, ils sont transférés à Rouen puis au camp d’internement de Pithiviers le 17 ; Édith et sa mère sont détenues dans la baraque n°9. Le 31 juillet, Berthold et sa mère sont déportés. Édith reste seule jusqu’au départ pour Auschwitz le 3 août (convoi n°14). A l’arrivée, le 5, elle est assassinée.

Après la guerre, son oncle Alfred Kahn pose rue des Granges à Alençon une plaque à la mémoire des membres de la famille assassinés ; elle est ensuite déplacée place Bonnet. En 1962, la « famille Kahn » est inscrite sur le mur du square des déportés. En 1965, une plaque à la mémoire d’Edith est posée au Lycée Marguerite de Navarre. En 1987, une place et un centre social à son nom sont inaugurés en présence de François Mitterrand. Son nom figure également à Yad Vashem et sur le mur des noms du Mémorial de la Shoah à Paris (4e). En 2002, à Merzig, des pavés mémoriels au nom des Bonnem sont posés dans le sol.

Sources : AN : F/9/5752 ; AD61 : 1W24, 431W98, 518W15, T864 ; AD45 : 20M765, 20M789 ; AP (Evelyne Kahn-Heffès) ; AP (Herbert Friedemann) ; Le journal d’Ida Kahn, 2021 ; yvng.yadvashem.org

Erwan Cheminel