
Photo : Musée Auschwitz
BOUCHARD Michel, Roger
Né le 30 décembre 1913 à Avesnes-en-Val (Seine-Inférieure), domicilié à Grand-Quevilly (Seine-Inférieure) ; déporté le 6 juillet 1942 à Auschwitz ; décédé le 24 octobre 1942 à Auschwitz.
BOUCHARD Michel, Roger // Naissance : 30-12-1913 à Avesnes-en-Val (Seine-Inférieure) ; Domicile : Le Grand-Quevilly Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à ; 24-10-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé
Fils de Léon Bouchard, herbager, et de Jeanne Dumont, Michel Bouchard entre le 4 janvier 1937 à la SNCF à Caen, comme ouvrier charcutier à l’économat. Il est connu pour son engagement syndical et son orientation politique au point d’avoir confectionné le 1er janvier 1938 un pâté décoré d’une faucille et d’un marteau !!… Il est muté comme manœuvre au dépôt SNCF de Quatre-Mares à Sotteville-lès-Rouen (Seine-Inférieure). Avec sa femme Jeanne et ses trois enfants : Micheline née en 1936, Janine née en 1937 et Jean-Michel en 1940, il est installé à Grand-Quevilly, dans la banlieue rouennaise. Son épouse y tient un petit café épicerie, situé au Chemin des sables, elle y emploie Yvonne Jouvin, épouse de Louis. Les couples sont amis. Leurs maris mobilisés, les deux femmes s’épaulent et se soutiennent entre septembre 1939 et juillet 1940, puis à partir du 21 octobre 1941, pendant la déportation de leurs époux dont elles sont sans nouvelles du fait du statut Nacht und Nebel qui leur est appliqué.
Pendant l’Occupation, Michel Bouchard participe à des faits de résistance comme la distribution de tracts. Il est arrêté chez lui le 21 octobre 1941, par la police française, en représailles du sabotage de la voie ferrée Rouen-Le Havre tout comme 200 militants politiques et syndicaux. Écroué à la caserne Hatry de Rouen, le détenu est transféré au camp de transit de Compiègne (mle 1 897) le 24 octobre 1941.
Curieusement, les autorités françaises ne connaissent rien de son sort puisque, onze mois plus tard, en septembre 1942, les gendarmes viennent l’arrêter comme « individu dangereux pour l’ordre public » ! Et ne trouvent que son épouse à son domicile.
À Compiègne, il est sélectionné pour faire partie du convoi d’otages du 6 juillet 1942 à destination du KL Auschwitz I (mle 45 278). Il s’agit de déportations de représailles, suite aux attentats de la Résistance communiste.
À 29 ans, et après seulement trois mois dans le camp, il meurt « d’épuisement », aux
dires de ses bourreaux, le 24 octobre 1942 dans les bras de son camarade quevillais
Louis Jouvin
, dans la niche du Block 9 qu’il partage avec lui.
Son nom figure sur le monument commémoratif du Parti communiste français, situé place du Général de Gaulle à Rouen, sur la plaque commémorative de la gare SNCF rive-droite à Rouen, et sur la plaque collective de la rue des Martyrs de la Résistance à Grand-Quevilly
Sources : SHD-Caen : 21P428769 ; Fontaine T. (dir), Cheminots victimes de la répression, Mémorial, p. 228 ; politique-auschwitz.blogspot.com, memoirevive.org
Catherine Voranger
Mots-clés :
- 30-12-1913
- Avesnes-en-Val, Seine-Inférieure
- Le Grand-Quevilly, Seine-Inférieure
- 21-10-1941
- Le Grand-Quevilly, Seine-Inférieure
- Rouen, Caserne Hatry, Seine-Inférieure
- Compiègne, Royallieu, Oise (1897)
- Auschwitz (45278)
- Auschwitz, II-Birkenau (45278)
- 24-10-1942
- Auschwitz, Pologne




