BOUCHER Robert, Joseph, Julien

BOUCHER Robert, Joseph, Julien // Naissance : 17-1-1912 à Grand-Couronne (Seine-Inférieure) ; Domicile : Grand-Couronne Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 25-6-1943 à  ;  ; Rescapé NA Allemagne

Avant la guerre, Robert Boucher réside chez ses parents ; son père est ouvrier boulanger. Comme son frère, il est ouvrier papetier à la Sonopa où il participe à la grève du 30 novembre 1938, massivement suivie et qui dure un mois. A l’issue du conflit, il est licencié avec plusieurs de ses camarades et devient ferrailleur. Mobilisé en 1939, il est réformé et renvoyé dans ses foyers dès décembre. Il épouse en juillet 1941 Emilienne Lemire, couturière.

Comme plusieurs des licenciés de la Sonopa et de la raffinerie Jupiter (Shell), il entre dans la Résistance en octobre 1942 et rejoint les FTP du détachement Jeanne d’Arc, particulièrement actif dans le secteur de Grand-Couronne. Il assure la liaison avec le groupe Lorraine plus connu sous le nom de maquis de Barneville qui accomplit 36 actions « terroristes » entre novembre 1942 et août 1943 en Seine-Inférieure et plus particulièrement dans l’agglomération rouennaise. Le 10 avril 1943, un nouvel attentat perpétré par le détachement Valmy fait dérailler un train de sable à Grand-Couronne. Au cours de l’enquête menée par la gendarmerie puis par la police allemande, Robert Boucher est arrêté à son domicile, rue Duclos, bien que rien n’établisse sa participation à cette opération mais parce qu’il est suspecté d’appartenance au Parti communiste français et de transport d’armes.

Incarcéré à Rouen, sans avoir été jugé, transféré au camp de rassemblement de Compiègne (mle 16 561), déporté vers le KL Buchenwald, il y arrive le 27 juin 1943 (mle 14 680) puis est transféré au camp de concentration de Sachsenhausen, le 26 août 1943 (mle 70 911). Il profite de l’avancée des troupes soviétiques contraignant les SS à évacuer le camp les 20 et 21 avril 1945 pour s’évader. Rapatrié, il arrive à Hazebrouck le 19 mai 1945 ; son état général est jugé moyen.

De retour à Grand-Couronne, il n’a aucune activité politique dans l’immédiat après-guerre. Il travaille à la PEC (Potasse et Engrais chimique) et est simultanément marchand de charbon. Il décède le 20 janvier 1984 à Rouen.

Sources : Archives Arolsen ; SHD Caen : 21P714923 ; SHD Vincennes : GR 16P76975 ; AD 76 : 1R3770 ; EC Grand Couronne 

Gérard Gillard