
BOUILLARD Joseph, Henri, Marcel
Né le 5 avril 1921 à Soignolles (Calvados) ; domicilié à Soignolles ; déporté le 9 novembre 1942 à Karlsruhe ; rescapé.
BOUILLARD Joseph, Henri, Marcel // Naissance : 5-4-1921 à Soignolles (Calvados) ; Domicile : Soignolles Calvados () ; Repression : Déporté le 9-11-1942 à ; ; Décédé
Issu d’une famille nombreuse de douze enfants, Joseph occupe le 5e rang de sa fratrie. Le père, Albert, gagne péniblement sa vie comme ouvrier agricole, et sa mère a fort à faire avec des maternités qui se succèdent au rythme moyen d’un enfant tous les deux ans. Après la scolarité obligatoire jusqu’à 14 ans, il n’est donc pas question de poursuivre des études. Comme ses frères et sœurs aînés, le jeune garçon est contraint de trouver du travail dans les fermes de la plaine de Caen (Calvados). Sous l’Occupation, les conditions de vie se dégradent rapidement. Les interdictions de toutes sortes sont de plus en plus difficiles à supporter et Joseph Bouillard, malgré les mises en garde de ses proches, ne cache pas ses sentiments germanophobes qu’il exprime ouvertement dans les cafés et les lieux publics de son village. Dénoncé, il est arrêté à Soignolles le 2 octobre 1942, et interné à la Maison d’arrêt de Caen, en attente de son jugement. Traduit devant le tribunal de la Feldkommandantur 723 de Caen, le jeune homme est condamné à un an et cinq mois de prison à effectuer en Allemagne, pour « propagande anti-allemande ». Transféré à Fresnes (Seine), Joseph Bouillard est déporté le 9 novembre 1942, depuis Paris-gare de l’Est, vers la prison de Karlsruhe où il ne reste que six jours. Le 17 novembre, il est conduit à la prison de Rheinbach (Rhénanie du Nord-Westphalie) où il est maintenu jusqu’au 23 décembre 1942. Il ne lui reste en théorie que quelques mois à « tirer » et il pense bien demeurer dans cette prison jusqu’à la fin de sa peine. Mais l’avant-veille de Noël, il est extrait de sa cellule pour être convoyé vers un nouveau lieu de détention, la prison pour jeunes délinquants de Wittlich, à 140 kms au sud de Cologne. Dans cette prison, où il côtoie de nombreux prisonniers Français « NN » passés par le camp spécial d’Hinzert (procédure visant à faire disparaitre, sans laisser de trace, tous ceux considérer comme « opposants » par le régime nazi en vue d’être jugés en Allemagne). Le Calvadosien est maintenu jusqu’au 2 mars 1944, c’est-à-dire bien au-delà de la peine à laquelle il a été condamné, mais il est tout de même libéré.
Sources : Arolsen : 77361061 ; SHD-Caen : LA-18964, LA 18978, LA-19113 ; EC (Soignolles) ; FMD, Livre-mémorial des déportés partis de France, tome I, 2004, p. 550
Gérard Fournier
Mots-clés :
- 5-4-1921
- Soignolles, Calvados
- Soignolles, Calvados
- 2-10-1942
- Soignolles, Calvados
- Fresnes, Seine
- Karlsruhe
- Rheinbach
- Wittlich




