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BOULANGER Louis, Charles, Ismaël, Alfred

Photo :AD 61 :40Fi10

BOULANGER Louis, Charles, Ismaël, Alfred

Né le 17 juin 1902 à Dieppe (Seine Inférieure) ; domicilié à L’Aigle (Orne) ; déporté le 15 août 1944 à Buchenwald ; décédé le 16 avril 1945 à Rosenheim.

BOULANGER Louis, Charles, Ismaël, Alfred // Naissance : 17-6-1902 à Dieppe (Seine-Inférieure) ; Domicile : L'Aigle Orne () ; Repression : Déporté le 15-8-1944 à  ; 16-4-1945 à Rosenheim (Allemagne) ; Décédé

Louis Boulanger naît au domicile parental situé au 17 quai Henri IV à Dieppe. Il est le fils de Charles, Marius, Auguste, Marc Boulanger, dessinateur, et de Louise, Célina, Augustine Caumartin, sans profession.

Élève brillant, il est diplômé de l’École des Arts et Métiers de Lille (promotion 1922) et de l’École supérieure d’électricité (Supélec). En novembre 1923, ses études terminées, il est incorporé au 522e Régiment de chars de combat et nommé officier de réserve puis au 514e en mai 1924 avec le grade de Sous-Lieutenant. En novembre, il est libéré du service actif et mis dans la disponibilité.

Marié à Marie-Thérèse Filachet le 19 mai 1924 à Anzin (Nord), le couple donne naissance à trois enfants : Claire en 1926, Claude en 1929 et Daniel l’année suivante.

Ingénieur-électricien chef d’exploitation du secteur de L’Aigle pour la Société de distribution d’électricité de l’Ouest (SDEO), Louis Boulanger réside avec sa famille au 14, rue de la Madeleine à L’Aigle. Figure emblématique locale, il est animateur de l’Aéroclub de la commune et président de l’Auto-Moto Club aiglon.

En septembre 1939 lors de la mobilisation générale, il est affecté spécial à la SDEO. Dès les premières heures de l’occupation allemande, Louis Boulanger profite de son poste stratégique pour nuire aux intérêts allemands. Il refuse de livrer les tonnes de cuivre et les transformateurs électriques réclamés par l’occupant et gêne la distribution d’électricité là où les Allemands en avaient le plus besoin. Il apporte aussi son aide au sabotage de lignes électriques. Début 1943, Louis Boulanger s’oppose à la réquisition de son personnel pour le STO. En mars 1944, il fournit des renseignements stratégiques aux Alliés sur les réseaux électriques d'interconnexion très haute tension Aube-Argentan, Aube-Caen, Aube-Arnage, permettant ainsi la destruction d'ouvrages stratégiques. Il semble que Louis Boulanger ne soit affilié dans un premier temps à aucun mouvement de résistance officiel mais il entretient de nombreux liens avec les membres de l’OCM ce qui explique qu’il est reconnu a posteriori comme membre de l’organisation à partir de juillet 1944.

Le 9 juillet 1944, il est arrêté par la Feldgendarmerie d’Argentan à La Chapelle-Viel (Orne). Incarcéré un mois au château des Ducs à Alençon, il est transféré le 9 août à la prison de Fresnes puis déporté le 15 dans le dernier convoi parisien parti de Pantin avec 550 femmes et 1650 hommes pour le KL Buchenwald. À son arrivée cinq jours plus tard, Louis Boulanger devient le matricule 77 892.

Le 4 septembre, il est affecté avec d’autres électriciens au Kommando Rebstock situé près de Koblenz. Le 28 décembre, il est transféré à Artern près de Nordhausen et intègre le Kommando Adorf dépendant de Dora-Mittelbau où les détenus fabriquent des véhicules destinés au transport des V2. Le 5 avril, Louis Boulanger est évacué devant l’avancée alliée jusqu’au Kommando de Rehmsdorf où sont regroupés d’autres détenus. 

Le 12 avril, souffrant d’œdème des jambes il est mis avec d’autres déportés malades dans un wagon particulier. Quatre jours plus tard, à Rosenheim à la frontière des Sudètes, ces hommes sont abattus sommairement par des gardes SS comme en témoigne son compagnon Clément Verfaillie : « Le 16 avril 1945 à 11 heures, il a été assassiné (avec 350 camarades) à Reizenhein (sic) frontière des Sudètes par les SS dans le train qui emmenait les déportés en Tchécoslovaquie, il a été enterré avec des centaines d'autres dans une fosse commune ».

Le nom de Louis Boulanger est inscrit sur les monuments aux morts de L’Aigle et de Le Ponchel (Pas-de-Calais) ainsi que sur les stèles commémoratives de l’École des Arts et Métiers de Lille et de l’École supérieure d’électricité (Supélec) à Gif-sur-Yvette (Essonne). En 2022, le Conseil municipal d’Aube (Orne) a renommé la place de la salle des fêtes place « Louis-Boulanger et Ernest-Voyer, héros de la Résistance ». Une rue de L’Aigle porte aussi son nom.

Sources : Archives Arolsen ; SHD-Caen : 21P429119 ; AD 76 : 4 E 13312, 1R3544 ; F. Roland-Jacquelin, biographie des victimes de l’Occupation allemande de 1939 à 1944, 1948, p.7 ; Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora, p. 269 ; asso-buchenwald-dora.com ; maitron.fr ; memorialgenweb.org

Sébastien Beuchet

Mots-clés :

Déporté
  • 17-6-1902
  • Dieppe, Seine-Inférieure
  • L'Aigle, Orne
  • 9-7-1944
  • L'Aigle, Orne
  1. Alençon, Orne
  2. Fresnes, Seine
15-8-1944, I.264
  1. Buchenwald (77892)
  2. Dora (77892)
  3. REBSTOCK (77892)
  4. ARTEN
  5. REHMSDORF
Décédé
  • 16-4-1945
  • Rosenheim, Allemagne
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