ALLIENNE Pierre, Maurice, Joseph

ALLIENNE Pierre, Maurice, Joseph // Naissance : 29-5-1922 à Drucourt (Eure) ; Domicile : Bernay Eure () ; Repression : Déporté le 28-10-1943 à  ; 14-3-1944 à Laura (Allemagne) ; Décédé

Pierre Allienne et son épouse Germaine se sont mariés le 31 janvier 1942 et vivent au 10, rue des Manufactures à Bernay. Le 5 avril 1942, naît une petite fille prénommée Yolande.

Mécanicien de métier, Pierre signe le 22 janvier 1943 à Bernay un contrat de travail volontaire de 12 mois pour Brandenburg, dans le cadre de la politique d’incitation du gouvernement de Vichy, appelée « la Relève », un accord conclu entre Vichy et l’Allemagne nazie à l’été 1942.visant à libérer des prisonniers de guerre contre des travailleurs civils.

Le 1er février 1943, le jeune homme quitte ainsi la France pour aller travailler en Allemagne, à la firme Metallwarenfabrik-Treuen-Brietsen G.M.B.H. Belzic. Environ trois mois plus tard, le 12 mai 1943, obtenant une permission, il rentre en France pour une quinzaine de jours. Mais Pierre ne reprend pas son poste en Allemagne… Il décide de traverser la frontière franco-espagnole pour rejoindre les Forces françaises libres en Afrique du Nord.

Mais sur le chemin de l’Espagne, à Dax (Landes), il est arrêté, le 16 juillet 1943 par la Gestapo. Il est aussitôt interné à Biarritz (Basses-Pyrénées) puis à Bordeaux (Gironde) avant d’être transféré vers le camp de rassemblement de Compiègne-Royallieu (Oise) où il est incarcéré sous le matricule 18 212.

Déporté sans jugement le 28 octobre 1943, dans le cadre de l’opération Meerschaum, Pierre arrive le 30 octobre au camp de Buchenwald (mle 30 795). Il sera par la suite détaché au Kommando de travail de Laura, à 80 kilomètres au sud du camp de Buchenwald, dans une carrière d’ardoises isolée à 900 mètres d’altitude où les prisonniers – dont beaucoup sont Français - creusent des galeries souterraines destinées à abriter des usines de production d’oxygène liquide pour l’alimentation des V2. Après la destruction de la base de Peenemünde en août 1943, les nazis ont en effet entrepris d’enterrer les usines de fabrication des fusées. Les journées de travail y sont harassantes et les conditions de vie exécrables : mal nourris, dormant dans des hangars exposés aux vents et au froid, les chances de survie des détenus y sont minces. Le 14 mars 1944, Pierre y décède, aux dires des Allemands, de « faiblesse cardiaque », sans doute épuisé par le travail et le manque de nourriture.

Son nom figure sur le monument aux morts de Bernay.

Sources : SHD-Caen : 21P417666 ; memorialgenweb.org

Ludivine Ponte