ALPERIN Uszer dit Oscar

ALPERIN Uszer dit Oscar // Naissance : 10-12-1888 à Korzec (Pologne) ; Domicile : Blosseville-Bonsecours Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 22-6-1942 à  ; 21-7-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Assassiné

De nationalité polonaise, Uszer Alperin arrive dans la banlieue rouennaise le 1er décembre 1932, venant d’Ay (Marne) et s’installe à Blosseville-Bonsecours. Il est marié avec Chaja Edelist née le 2 mai 1885 en Pologne mais n’a pas d’enfant. Il se distingue par sa moralité, sa bonne conduite et est apprécié dans sa commune. Il exploite un atelier de confection de chemises avec son épouse, jusqu’à ce que la législation d’aryanisation lui interdise d’exercer son métier. Dans la nuit du 6 au 7 mai 1942, Uszer Alperin est arrêté à son domicile 38, rue d’Eauplet par la gendarmerie française, parce que d’origine juive, lors de la rafle de 77 Juifs de sexe masculin âgés de 18 à 54 ans, dans le « Grand Rouen » et à Elbeuf (Seine-Inférieure). Cette première rafle est décidée et organisée par la section antijuive de la Gestapo de Paris, chargée de la déportation des Juifs de France, avec l’accord de l’officier SS Adolf Eichmann qui est responsable de la déportation des Juifs de l’Europe occupée. Elle est préparée avec l’aide du Kommando régional de la Sipo-SD établi à Rouen, 9 rue du Donjon. Elle est ordonnée à cette date, après l’attentat du 2 mai commis à Saint-Aubin-lès-Elbeuf (Seine-(Inférieure), sur deux marins allemands mortellement blessés par deux résistants FTP, afin de la faire passer pour un acte de représailles. Après cinq jours de détention à la maison d’arrêt Bonne-Nouvelle secteur allemand, Uszer Alperin est transféré par le train de Paris de huit heures 37 à la gare Saint-Lazare. Un autobus parisien réquisitionné le conduit ensuite dans le camp de Drancy (Seine), où il est interné en fin d’après-midi (mle 11 658). Le 22 juin 1942, il est déporté avec un millier de personnes par le convoi n° 3 dans le centre de mise à mort d’Auschwitz où il est assassiné. Le jour de son arrestation, son épouse Chaja est expulsée de la Seine-Inférieure, département côtier et donc stratégique et refoulée en Seine-et-Oise, parce que juive étrangère. Elle n’est pas arrêtée et est vivante en 1945.

Uszer Alpérin dit Oscar n’est pas oublié : à Rouen son nom figure sur le mémorial de la synagogue et à Paris il est inscrit sur le Mur des noms au Mémorial de la Shoah.

Sources : SHD-Caen : 21 P 417 750 ; AD76 : 3352W2, 51W170, 22W Z11875 ; Holstein, D., Je ne vous oublierai jamais mes enfants d’Auschwitz, p 21- 23 ; Holstein D Le Manuscrit de Cayeux-sur-Mer juillet-août 1945, p169-181 ; Bottois F., De Rouen à Auschwitz les Juifs du « Grand Rouen » et la Shoah 9 juin 1940-30 août 1944, p.145-160.

Françoise Bottois