BRIANT Pierre, Jean, Simon

BRIANT Pierre, Jean, Simon // Naissance : 16-4-1926 à Caen (Calvados) ; Domicile : Caen Calvados () ; Repression : Déporté le 12-5-1943 à  ; 31-5-1945 à Tanvald (Allemagne) ; Décédé

Fils de Jules et de Augustine Couvert, Pierre Briant réside avec sa famille au 48 bis, rue des Rosiers et est scolarisé au lycée Malherbe à Caen. Il appartient dès le printemps 1942 à un petit groupe affilié au Front Patriotique de la Jeunesse (FPJ). Avec ses camarades du lycée, Jacques Sabine  et Jean Lunois , il diffuse la propagande du Front national, tracts et journaux clandestins. Souvent ils se heurtent au répétiteur Adolphe Villain, ex-professeur au Petit Lycée et membre du Parti Populaire Français (PPF), un des principaux partis de collaboration dans le Calvados. Les trois jeunes décident de faire peur à ce « collabo » qu’ils détestent par-dessus tout. Jean Lunois a réussi à se procurer un pistolet. Le 13 février 1943, dans la soirée, le camarade de Pierre Briant tire un coup de feu dans l’une des fenêtres du domicile de Villain. Malheureusement, il a manqué de discrétion et a été repéré. Villain porte plainte au commissariat de police et l’enquête aboutit à l’arrestation du jeune tireur, le 19 février. Celui-ci passe aux aveux et, le lendemain, Pierre Briant est arrêté à son tour, tout comme Jacques Sabine, appréhendé le 25 février. L’affaire aurait pu avoir des conséquences limitées pour les trois lycéens. Mais le commissaire de police en décide autrement, et remet les jeunes entre les mains de la police allemande. Dès lors, le sort des trois résistants est scellé. Comme ses camarades, Pierre Briant est interné à la Maison d’arrêt de Caen jusqu’au 1er mai, puis transféré à la prison du Cherche-Midi à Paris (6e). Le 12 mai, ils sont déportés, depuis la gare de l’Est, à destination du SS-Sonderlager Hinzert, dans le cadre de la procédure NN qui vise à faire disparaitre, dans le plus grand secret, ceux considérés comme ennemis du régime nazi, afin qu’ils soient jugés en Allemagne. Ils sont ensuite dirigés vers la prison de Wittlich, où ils demeurent, en préventive, du 15 octobre 1943 au mois d’août 1944, en attente de leur jugement. Après sa condamnation à 9 ans de prison par le Sondergericht (tribunal spécial) de Breslau, Pierre Briant est incarcéré à la prison de Schweidnitz, puis dirigé vers la prison de Hirschberg, le 17 février 1945, jusqu’à la capitulation allemande. Libéré par l’Armée rouge, mais gravement malade et affaibli, il est hospitalisé à Tanvald (Tchécoslovaquie), où il meurt le 31 mai 1945.

Son nom figure, étonnement, sur le monument aux morts de Petit-Quevilly (Seine-Inférieure).

Sources : Arolsen : 77367228, 77982061 ; SHD-Caen : LA-4656, dossier statut DR (1954) ; AD14 : EC (Caen) ; K. Jonca et A.Konieczny, Nuit et Brouillard NN, 1981, p. 480 ; FMD, Livre-mémorial des déportés de France, tome I, 2004, p. 910 ; memorialgenweb.org

Gérard Fournier