BRIEU Honoré, Émile

BRIEU Honoré, Émile // Naissance : 17-8-1889 à Rouen (Seine-Inférieure) ; Domicile : Maromme Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 6-7-1942 à  ; 7-8-1942 à Auschwitz (Pologne) ; Décédé

Honoré est le fils d’un tailleur d’habits avec lequel il travaille pendant sa jeunesse. Après avoir effectué son service militaire de 1910 à 1912, il est mobilisé lors de la Grande guerre, en 1915. En 1916, il est blessé à Douaumont (Meuse). Le 3 février 1917 à Troyes (Aube), il se marie avec Camille Dhotel. Le 23 mars 1918, Honoré est fait prisonnier et interné dans le camp de Langensalza situé près d’Erfurt.

Après la guerre, le couple Brieu habite successivement à Rouen, Caen (Calvados), La Mailleraye-sur-Seine (Seine-Inférieure) et en 1935, il s’installe à Maromme, dans la vallée du Cailly, au n°17, rue de la Marne. Honoré Brieu travaille sur le port de Rouen comme employé des douanes ; il est adhérent de la CGT et milite au PCF.

Après la signature du pacte germano-soviétique et la déclaration de guerre à l’Allemagne, le Parti communiste est interdit. Etroitement surveillé comme la plupart des anciens militants ou syndicalistes, Honoré Brieu est arrêté une première fois en 1940 par la police française et condamné à soixante-dix jours de prison pour avoir distribué des tracts communistes.

Avec l’invasion de l’URSS par l’armée allemande, en juin 1941, les communistes sont désormais considérés aux yeux de l’Occupant comme « ennemis du Reich ». Aussi, le 21 octobre 1941, dans la soirée, il est de nouveau arrêté à son domicile par des gendarmes français lors d’une rafle de grande ampleur menée dans la région rouennaise au cours de laquelle de nombreux militants communistes et syndicalistes sont appréhendés et écroués à la caserne rouennaise Hatry. Quelques jours plus tard, les détenus sont remis aux autorités allemandes. Honoré Brieu est transféré et interné au camp de transit Compiègne-Royallieu (Oise). Le 6 juillet 1942, Honoré Brieu est déporté à Auschwitz (mle 46 225) dans le convoi dit « des 45 000 ». Il y meurt, quelques semaines plus tard, le 7 août 1942.

Son nom figure sur une carte souvenir éditée à Maromme en 1945 en mémoire aux Déportés et Fusillés sous le titre « Ils aimaient la France ». Le nom de Honoré Brieu (souvent mal orthographié) est inscrit sur le monument aux morts de Maromme et sur la stèle commémorative de la Fédération du Parti communiste français situé place du général de Gaulle à Rouen.

Sources : EC (Rouen) ; A. Alexandre, S. Cauchois S., Résistance(s), Rouen, sa région, la vallée du Cailly, (2015), p. 27-28 ; memoirevive.org, deportes-politiques-auschwitz.fr 

Alain Alexandre