BRILLET Clément, Pierre, Joseph

BRILLET Clément, Pierre, Joseph // Naissance : 16-6-1897 à Fougères (Ille-et-Vilaine) ; Domicile : Alençon Orne () ; Repression : Déporté le 3-3-1944 à  ; 25-3-1945 à Bernau (Allemagne) ; Décédé

Clément Brillet, fils d’un cordonnier et d’une chaussonnière, n'est encore qu'un garçon lorsqu'il commence à travailler, en 1909, avec ses parents. En 1929, il devient valet de chambre et se marie en secondes noces l'année suivante, à Paris (19e), avec Hélène  née Hocdé. En 1939, il est commerçant chiffonnier à son compte puis est mobilisé, de janvier à août 1940, comme infirmier militaire. Au moment de son arrestation, Clément Brillet est brocanteur et réside au 13 rue du Boulevard à Alençon.

Le 6 décembre 1943, il se raconte à Alençon que trois soldats allemands ont vendu leurs uniformes à la brocante Brillet puis ont acheté des vêtements civils, afin de déserter. Sollicité pour vérifier la rumeur, un brigadier de division blindée (Panzergefreiter) se faisant lui-même passer pour un déserteur se rend le lendemain, le 7 décembre 1943, chez le couple de brocanteurs qui lui vend des vêtements civils et récupère son uniforme allemand. Les époux Brillet sont immédiatement arrêtés par la Gestapo d'Alençon au motif d'avoir favorisé la désertion de soldats Allemands et œuvré à la démoralisation des troupes. Les prévenus reconnaissent la vente d'habits civils à des militaires mais précisent qu'ils n’ont jamais eu l'intention de pousser des soldats de la Wehrmacht à la désertion.

Jugé le 13 janvier 1944 par la cour martiale de la Feldkomandantur 916 d'Alençon, Clément Brillet est condamné à 5 ans de travaux forcés puis incarcéré à la prison d’Alençon. Le 28 février 1944, il est transféré à Fresnes (Seine) et déporté trois jours plus tard dans un convoi parti de la gare de l’Est avec 126 détenus. Il est incarcéré à la prison de Karlsruhe, près de Bonn, puis à celle de Rheinbach à partir du 9 mars 1944. Il est à nouveau transféré le 16 septembre 1944 à Kassel-Wehleiden. Le 11 octobre 1944, il est envoyé près de Berlin, dans son dernier lieu de détention à Bernau où il meurt emporté par la tuberculose, le 25 mars 1945 à 5 heures.

Son nom est inscrit au monument aux morts d’Alençon.

Sources: Archives Arolsen ; SHD-Caen : 25P6084 ; Bourdin G., Les 500 déportés de l’Orne, p. 47 ; bddm.org ; memorialgenweb.org

Cloé Contentin