BROUCK Boris

BROUCK Boris // Naissance : 26-1-1887 à Odessa (Enpire russe (Ukraine)) ; Domicile : Le Petit-Quevilly Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 11-2-1943 à  ;  ; Assassiné

Boris Brouck, Juif originaire de la ville multiethnique d’Odessa et fils unique d’un couple de tailleurs, vit en France de 1906 à 1908, puis de nouveau à partir de 1914. Il séjourne d’abord à Paris (Seine), où il épouse Sarah Milchten en 1907, à Reims (Marne), à Elbeuf (Seine-Inférieure), puis à Rouen. C’est là qu’après son divorce, il se remarie officiellement en 1922 avec Germaine Potdevin. Il a quatre enfants, Simonne, Serge, Michel et Jack nés respectivement en 1919, 1923, 1926 et 1931. Après avoir tenu un commerce de chemiserie à Caudebec-en-Caux (Seine-Inférieure), il revient à Rouen en 1927. Artisan tailleur, il fabrique des complets pour hommes dans son atelier du 186 rue Beauvoisine, adresse où il est aussi domicilié dans les années 1930 avec sa famille. D’abord reconnu comme réfugié russe, il est naturalisé Français en août 1939.

Pendant l’Occupation, il habite 108 rue de Normandie (actuelle rue Pierre Semard) au Petit-Quevilly. Il est arrêté le 24 septembre 1941 (ou le 21 octobre selon une autre source) sur ordre de la Feldkommandantur 517 de Rouen, pour « suspicion d’activités communistes ». Son atelier rouennais et son domicile ont pourtant été perquisitionnés sans succès. Selon une déclaration ultérieure de son épouse, il aurait effectivement rejoint en juillet le Front national d’obédience communiste, distribué des tracts et collecté des fonds pour les FTP. D’abord détenu dans les geôles allemandes du Palais de Justice de Rouen, il est transféré le 31 octobre au camp de Compiègne (mle 2094), où il passe de longs mois. En février 1942, son nom figure sur une liste d’otages susceptibles d’être fusillés en représailles à des attentats commis par la Résistance. Mais les documents afférents soulignent surtout qu’il est Juif. C’est en tant que tel qu’il est transféré au camp de Drancy le 9 février 1943 pour être déporté deux jours plus tard par le convoi no 47 à Auschwitz, où il est assassiné.

Son nom est gravé sur la stèle des déportés de la synagogue de Rouen (« M. Broock »), sur celle des morts dans les camps du cimetière du Petit-Quevilly et sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris.

Sources : SHD-Caen : 21P 430 995 ; CDJC : XXVI-34, XLIII-46, XLV-42 ; AD76 : 22W/Z33918 ; EC (Paris, Rouen, Caudebec-en-Caux) ; ressources.memorialdelashoah.org ; bddm.org ; gallica.bnf.fr ; memorialgenweb.org.

Corinne Bouillot