BROUN André

BROUN André // Naissance : 26-2-1907 à Tchoudnow (Russie) ; Domicile : Saint-Ouen Orne () ; Repression : Déporté le 25-3-1943 à  ;  ; Assassiné

Fils de Mosché et de Lizelé Broun, André Broun est né en 1907 à Tchoudnow, une localité située à environ deux cents kilomètres à l’ouest de Kiev appartenant alors à l’empire russe. Fuyant vraisemblablement les pogroms de Russie, il se réfugie en France en 1911. Installé à Paris, il épouse le 29 mars 1928 à la mairie du 2e arrondissement Jeanne Bermann, française née à Paris le 9 août 1907. Le couple donne naissance à deux enfants : Denise, le 3 janvier 1931 et Robert, le 17 juin 1934. En décembre 1936, André Broun fait une demande de naturalisation qui est finalement ajournée en avril 1939.

Lorsque la guerre éclate en septembre 1939, André Broun et sa famille résident au 30 rue Desportes à Saint-Ouen. Le père de famille exerce alors le métier de transporteur-déménageur.

À une date inconnue, craignant sans doute les nombreuses rafles dont sont victimes les Juifs notamment étrangers, André Broun se réfugie dans l’Orne et travaille comme ouvrier agricole à Bonnefoi près de Notre-Dame-d’Aspres. Le 19 février 1943, les gendarmes de Moulins-la-Marche (Orne) entourent le domicile d’André Broun et l’arrêtent en raison de sa confession juive. D’abord interné à Alençon, vraisemblablement à la caserne Bonnet, il est transféré trois jours plus tard au camp de transit et d’internement de Drancy près de Paris.

Le 25 mars 1943, il fait partie du convoi n°53 formé d’un millier de juifs dont plus d’une centaine d’enfants. Le train composé de wagons à bestiaux quitte la gare du Bourget-Drancy à 10h30 à destination du centre d’extermination de Sobibor en Pologne. André Broun disparaît dans des circonstances inconnues mais il est sans doute gazé dès son arrivée au camp trois jours plus tard.

Le nom d’André Broun est gravé sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah à Paris (4e), dalle n° 8, colonne n° 3, rangée n° 2 et sur le monument commémoratif au cimetière de Bagneux (Hauts-de-Seine) sur lequel on peut lire « L’amicale juive russe à ses membres disparus en déportation 1941-1944, souvenons-nous ! ». Il figure aussi sur le mémorial de la déportation des Juifs de Saint-Ouen érigé dans le square Marmottan situé rue Kléber à Saint-Ouen-sur-Seine (Seine-Saint-Denis).

Sources : SHD-Caen : 21P431027 ; AD75 : 12N 224 ; G. Bourdin, Les 500 déportés de l’Orne, p. 47 ; memorialdelashoah.org, yvng.yadvashem.org, memorialgenweb.org

Sébastien Beuchet