BRUNET Jacques, André, Paul

BRUNET Jacques, André, Paul // Naissance : 27-12-1921 à Dieppe (Seine-Inférieure) ; Domicile : Janval-lès-Dieppe Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 17-8-1944 à  ;  ; Rescapé Lippstadt Allemagne

Célibataire, il demeure à Janval-les-Dieppe, route des Vertus, et travaille avec son père horticulteur.

Dès 1940, le jeune homme s’engage sur la voie de la Résistance en participant à l’évasion de prisonniers nord-africains. L’échec du raid allié à Dieppe, le 19 août 1942, le détermine à s’engager dans un mouvement de résistance. Il entre d’abord au Front patriotique de la Jeunesse (FPJ) en février 1943 et distribue des tracts et des journaux. Contacté par Raphaël Mallard, il rejoint en janvier 1944 Libération-Nord, secteur de Dieppe, avec son groupe de quinze hommes. Son pseudonyme est « Signora ». Comme chef de groupe, il perquisitionne des sièges d’organismes collaborateurs (RNP et LVF), procure des cartes d’alimentation aux clandestins, cache des parachutistes anglais et transporte des armes. Il fait aussi du renseignement en relayant des messages de la BBC, communiquant des plans d’installations portuaires à Dieppe et l’emplacement des batteries et blockhaus allemands.

Jacques Brunet est arrêté le 26 juin 1944 à Dieppe par la Gestapo, victime d’une dénonciation anonyme. Il est d’abord interrogé à la Kommandantur de Dieppe où il est torturé, puis interné à la prison Bonne-Nouvelle de Rouen, dans le quartier allemand, du 26 juin au 11 août 1944. Le préfet demande vainement une mesure de clémence. Le 11 août 1944, il est transféré à Compiègne (mle 47 707). Puis il est déporté à Buchenwald le 17 août 1944, par le dernier train ralliant ce camp. Là, il reçoit le matricule 78 707. Du 30 septembre au 1er avril 1945, il travaille dans le Kommando de Witten-Annen dans la Ruhr, dans une gare de triage en permanence bombardée par la RAF. Lorsque l’avance alliée se précise, il est embarqué dans une marche de la mort.

Libéré le 1er avril 1945 par les Américains à Lippstadt, après une marche de 120 km, il est rapatrié le 25 avril par le centre de Jeumont (Nord).

De retour, il se marie en 1946 avec une résistante dieppoise. Toute sa vie, il œuvre pour le devoir de mémoire. Lors de son décès, à Dieppe, le 14 août 2015, la presse locale lui a rendu hommage.

Sources : SHD-Caen : 21P718898 ; AD76 : 51W411, 51W425, 3868W16 ; BU7/2_9/15, Liste Amicale de Buchenwald ; actu.fr/normandie/dieppe_76217/jacques-brunet-resistant-dieppois-deporte-a-buchenwald-est-decede-a-lage-de-94-ans_4423608.html

Chantal Cormont