BURSTIN Ginette

BURSTIN Ginette // Naissance : 20-4-1926 à Mont-Saint-Aignan (Seine-Inférieure) ; Domicile : Limoges Haute-Vienne () ; Repression : Déportée le 13-4-1944 à  ;  ; Rescapé Auschwitz Polognee

Fille d’Osias Burstin  et d’Anna Burstin née Blanfeld , un couple de commerçants rouennais d’origine polonaise, Ginette passe son enfance à Rouen. Elle est domiciliée 43 rue Victor Hugo avec ses parents et sa sœur aînée Clara . Elle est déclarée sans profession au moment du recensement des Juifs d’octobre 1940. Alors que sa mère et sa sœur restent à Rouen, elle rejoint en 1942 son père à Limoges (Haute-Vienne), où celui-ci est déjà réfugié depuis 1940. Ils y résident 5 place de la Motte et Ginette exerce la profession de magasinière. Déjà recensée comme Juive et obligée de porter l’étoile jaune à Rouen, elle doit refaire apposer la mention « Juive » sur sa carte d’identité à Limoges en janvier 1943, en application de la loi de Vichy du 11 décembre 1942. Elle garde le contact avec sa mère et sa sœur, dont elle reçoit une dernière carte postale de Drancy quelques jours avant leur déportation à Auschwitz.

Ginette est arrêtée le même jour que son père à Limoges, le 21 mars 1944, alors que la Gestapo perquisitionne leur domicile après l’interpellation de celui-ci. Ils sont tous deux incarcérés à la prison de Limoges. Tandis qu’Osias est conduit en Dordogne pour y être exécuté, Ginette est transférée au camp d’internement de Drancy le 7 avril 1944 et déportée parce que Juive dans le convoi no 71 du 13 avril 1944 à destination d’Auschwitz. Elle a à peine 18 ans au moment où, sélectionnée pour le travail, elle entre au camp (mle 78573) dans la soirée du 15 avril 1944. Elle y survit et est libérée le 27 janvier 1945. Prise en charge pendant de longs mois à l’hôpital de la Croix-Rouge polonaise qui s’établit dans le camp, elle est rapatriée par Marseille le 7 juillet 1945. Seule survivante de sa famille, Ginette Burstin s’établit après la guerre en région parisienne, où elle décède le 26 août 1988 à son domicile de Clichy-la-Garenne.

À Rouen, une Stolperstein honore sa mémoire. A Paris, son nom est gravé sur le Mur des Noms du Mémorial de la Shoah.

Sources : Arolsen ; Archives du Musée d’Auschwitz ; SHD-Caen : 21P719928 ; Mémorial de la Shoah : CCXV-43-46, LVII30 ; AD76 : 3352W2 ; AD87 : 993W224, 986W540 ; archives privées Annie Mimran ; Bouillot, C., « La famille Burstin de Rouen, victime de la Shoah », 2020, eriac.hypotheses.org/1688

Corinne Bouillot