DUVAL Françoise, Marie, Louise

DUVAL Françoise, Marie, Louise // Naissance : 25-11-1874 à Commes  (Calvados) ; Domicile : Courseulles-sur-Mer  Calvados () ; Repression : Déportée le 9-7-1942 à  ;  ; NAe

Fille de François Duval, maçon, et de Joséphine (née Hélie), bouchère, Françoise Caraboeuf, plus communément appelée Marie, est la veuve de Raymond Caraboeuf et réside au début de la guerre à Courseulles-sur-Mer, à l’angle de la rue du docteur Tourmente et de la rue du Point du Jour. Le 1er avril 1942, la Feldgendarmerie de Caen effectue des perquisitions au domicile de tous les habitants du quartier. Marie Caraboeuf, qui avait gardé de son mari plusieurs armes, est mise au courant de l’opération. Elle doit de toute urgence aller cacher la carabine qu’elle garde dans sa chambre et qu’elle comptait nettoyer. Mais, en sortant de chez elle pour se rendre dans une grange et y placer l’arme en sécurité, elle se trouva face à un feldgendarme venu fouiller son domicile. Immédiatement arrêtée et conduite à Caen pour être interrogée, elle est libérée. C’est seulement le 22 mai qu’elle est de nouveau appréhendée et internée.

Elle quitte la prison de Caen le 24 juin 1942 pour la prison parisienne de La Santé (14e). Le 9 juillet, Marie Caraboeuf est visée par la procédure Nacht und Nebel, « Nuit et Brouillard » qui vise à faire disparaitre, dans le secret le plus total, ceux considérés comme ennemis du Reich afin de faire juger en Allemagne. Ainsi elle est déportée à la prison de Aachen. Elle transférée ensuite à Prüm le 8 septembre et à Celle en octobre. Le 15 décembre 1942, la Courseullaise est jugée devant le tribunal de Breslau et condamnée à 5 ans d’emprisonnement pour détention d’armes. Elle purge sa peine dans la prison de Bützow dans le Nord-Est de l’Allemagne. Le 1er mai, Marie Caraboeuf est libérée par les troupes soviétiques. Elle s’éteint le 14 mars 1962 à Bayeux à l’âge de 88 ans.

Sources : SHD-Caen : 27P721752, 40R fichier national , AD14 : EC (Commes) ; Le Roc’h Morgère L. (dir.), De la fin des camps à la reconstruction : Les Normands, 1945-1947, 2001, p. 105

Pierre-Emmanuel Dufayel