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ANNE Albert, Armand, Jules

Photo : SHD-Caen

ANNE Albert, Armand, Jules

Né le 23 août 1908 à Asnières-en-Bessin (Calvados) ; domicilié à Asnières-en-Bessin ; exécuté le 6 juin 1944 à Caen (Calvados).

ANNE Albert, Armand, Jules // Naissance : 23-8-1908 à Asnières-en-Bessin (Calvados) ; Domicile : Asnières-en-Bessin Calvados () ; Repression : Exécuté le 6-6-1944 à Caen (Calvados) ; Décédé

Après sa scolarité primaire, Albert Anne apprend le métier de charron dans l’atelier de son père, Jules, charron-forgeron, et également agriculteur, installé dans le quartier de l’église à Asnières-en-Bessin. Le 10 mai 1929, il est appelé par la Marine pour effectuer son service militaire. Il sert d’abord comme matelot de 2e classe au 1er dépôt des équipages de la flotte à Cherbourg, puis est reclassé deux semaines plus tard, matelot de 3e classe avec la spécialité de charpentier. Renvoyé dans ses foyers, le 23 septembre 1930, Albert Anne est alors placé dans la disponibilité de la Marine et affecté à la flottille de la 1e Région. Le 24 juin 1933, il épouse la fille d’un sabotier-cordonnier de Valognes (Manche), Alberta Anne, sa cousine au 3e degré, qui lui donne deux fils, Michel (1935) et Raymond (1937). En octobre 1939, la Marine le rappelle un mois après la mobilisation. Fait prisonnier à La Cambe (Calvados), le 27 juin 1940, il échoue quelque temps plus tard au Stalag V-C, à Offenburg (Bade-Wurtemberg). Libéré le 18 juin 1941, puis démobilisé à Toulon en octobre, il est de retour en Normandie. L’année suivante, sa femme met au monde un troisième enfant, une fille prénommée Christiane.

Vers la mi-août 1942, il entre dans le réseau Alliance, sollicité par Robert Boulard Lien interne, facteur à Trévières (Calvados). Sous le pseudonyme de Pieuvre, Albert Anne est chargé, comme ses autres camarades du réseau, de collecter tous renseignements d’intérêt militaire sur les troupes d’occupation et de les transmettre à son ami Désiré Lemière, agriculteur domicilié à Vierville-sur-Mer (Calvados), ou bien au facteur de Trévières qui se charge de les acheminer vers les responsables du département. Le 5 mai 1944, il est arrêté dans son atelier à Asnières-en-Bessin, par trois agents de la Sipo-SD (l’Allemand Herbert von Bertholdi, et deux auxiliaires français, Bernard Desloges et Daniel Collard). Puis le résistant est conduit à la maison d’arrêt de Caen et incarcéré dans une cellule du quartier allemand. Un mois, plus tard, Albert Anne fait partie des 73 prisonniers français incarcérés dans cette prison, assassinés sur ordre de la Gestapo, le jour même du Débarquement allié sur les côtes de Normandie.

Son nom figure sur la plaque commémorative de l’église d’Asnières-en-Bessin et sur le monument aux déportés et fusillés de Bayeux et du Bessin.

Depuis 1944, plusieurs lieux de mémoire liés au massacre de la prison ont été créés dans la ville de Caen. Une plaque commémorative a été apposée le 6 juin 1945, à droite du portail d’entrée de la maison d’arrêt, par le syndicat des agents des services pénitentiaires des prisons de Caen, le 6 juin 1945. Des plaques de rue dédiées à plusieurs victimes, membres de la Résistance, ont été dévoilées dans les quartiers Saint-Paul, Saint-Gabriel, Maladrerie au cours des décennies 1950 et 1960. Un rond-point devant l’entrée de la maison d’arrêt a été inauguré le 12 janvier 1951 avec l’inscription « Rond-point des 87 fusillés ». Ce chiffre, pourtant erroné, a été repris sur le monument dédié aux « Résistants abattus à la prison de Caen le 6 juin 1944 » dans les jardins du Mémorial de Caen. Son inauguration date du 6 juin 1989.

Ces supports de mémoire basés sur des sources fragmentaires et fragiles témoignent, durant toutes ces années, de la méconnaissance des faits. Le nombre des victimes est aujourd’hui établi à 73. Par ailleurs, le terme de fusillés, s’il peut être utilisé par commodité de langage, ne correspond pas à la réalité. Les victimes de la barbarie nazie, 71 hommes et 2 femmes, n’ont pas été fusillées au terme d’un jugement prononcé par un tribunal militaire allemand, mais exécutées sur décision du chef de la SIPO-SD de Caen (Gestapo), avec l’aval de ses supérieurs du siège régional de la Gestapo à Rouen.

En 2025, les corps des suppliciés du 6 juin 1944 n’ont toujours pas été retrouvés. Cependant la connaissance des faits progresse grâce à de nouveaux éléments documentaires, aux sondages et aux fouilles archéologiques des services du département du Calvados, de la DRAC Normandie et des services de l’Etat. L’espoir demeure parmi les descendants des victimes de les retrouver un jour.

Sources : SHD-Vincennes : 28P3/71 ; AD14, état-civil d’Asnières-en-Bessin, listes nominatives de recensement 1921-1936, 1R/563 : fiche matricule militaire n°1394, 9W70 : procès de la bande à Hervé, interrogatoire de Collard Daniel, 2 mai 1945 ; Caraes G., Le réseau Alliance, 2021 ; memorialgenweb.fr

Gérard Fournier

Mots-clés :

Exécuté
  • 23-8-1908
  • Asnières-en-Bessin, Calvados
  • Asnières-en-Bessin, Calvados
  • 5-5-1944
  • Asnières-en-Bessin, Calvados
  1. Caen, Maison d'arrêt, Calvados
Décédé
  • 6-6-1944
  • Caen, Calvados
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