CHENEAU Albert

CHENEAU Albert // Naissance : 15-10-1896 à Villeneuve-la-Guyard (Yonne) ; Domicile : Elbeuf Seine-Inférieure () ; Repression : Déporté le 27-4-1944 à  ; 5-9-1944 à Flossenbürg (Allemagne) ; Décédé

Albert Chêneau est le fils de Valentine Chêneau, manouvrière. Il s’est marié à Lorrez-le-Bocage (Seine-et-Marne) le 4 octobre 1920 avec Marie Le Boucher, cuisinière, née à Bignan (Morbihan). Le couple a un enfant, Maurice, né en 1922. Albert Chêneau est dit manœuvre ou bûcheron selon les sources et réside au 16 rue Mazagran à Elbeuf. Il est arrêté avec son épouse Marie  le 31 décembre 1942, à son domicile, par la police française, au motif qu’ils auraient hébergé des « réfractaires », un terme qui désigne à l’époque des résistants communistes recherchés par les polices françaises et allemandes. De fait, Albert Chêneau s’avère un proche. Depuis novembre 1941, il est engagé dans la Résistance au sein des FTPF. Le rapport de l’inspecteur de police note : « Au cours de l’année 1942, les époux Chêneau ont recueilli à leur domicile le nommé Lebrun, communiste notoire...et qui leur avait été amené par la nommée Rolland Jeanne, femme Vannier, militante communiste [...] Un pistolet automatique a été découvert à leur domicile ». Le couple Chêneau est condamné le 14 avril 1943 par la Section Spéciale de la Cour d’Appel de Rouen à cinq ans d’emprisonnement et à une forte amende de 1 200 francs. Un rapport de l’Inspecteur de Police de Sûreté, Louis Paré, du 16 janvier 1943 concernant Jules Lebrun conclut : « La maison des Chêneau était une "planque", et " les époux Chêneau ne paraissaient pas connaître l’activité " des personnes qu’ils recevaient chez eux ».

Albert Chêneau est déporté le 27 avril 1944 à partir du camp de Royallieu à Compiègne (mle 31 734) au KL Auschwitz. Le convoi comporte 1 669 autres détenus entassés par cent par wagon à bestiaux. Il arrive au KL le 30 avril. Hébergé dans une barraque du camp Canada de Birkenau, Albert Chêneau est tatoué à l’avant-bras gauche (mle 185 283). Puis il est transféré en train, à soixante déportés par wagon, le vendredi 12 mai au camp B 11b du KL Buchenwald où il arrive le 14 mai au matin (mle 52 684). Il est affecté au Kommando de Flossenbürg (mle 9584) où la mortalité s’avère particulièrement importante. Il ne résiste pas aux effroyables conditions d’existence de la vie concentrationnaire. Il décède le 5 septembre 1944.

Sources : SHD-Caen : 21P435870 ; AD76 : 51 W 412, 2924W31 ; AD89 : 2 E460/28, 5Mi 1362/6 ; AC (Lorrez-le-Bocage Préaux)

Jean-François Maillard