La Gazette de Renaudot

De Bruxelles, le 17 Décembre 1689.

On a tenu plusieurs conseils depuis le départ du sieur de Phelypeaux, desquels il n’a pas esté possible de pénétrer le résultat, pendant quelques jours. Mais nous apprenons présentement par les mouvements qui se font, que la pluspart de la cavalerie et des dragons que nostre Gouverneur Général avoit établis, dans les places frontiéres les plus avancées, pour établir les contributions dans les pays de la domination Françoise, qui n’ont pas contribüé jusqu’à présent, en sortent pour venir dans les petites villes qui sont derriére les places où elles estoient, sous prétexte que c’est pour empescher que les François ne rüinent le plat pays : mais c’est en effet pour les y faire subsister aux dépens desdites villes, et des villages des environs, que la résolution en a esté prise, sur ce que l’on a représenté qu’il n’estoit point possible que les troupes vêcussent plus long temps dans les villes fermées, sans estre payées : et que si le plat

païs devoit estre rüiné, il valloit mieux que nos troupes en profitassent, que d’en laisser tout l’avantage aux troupes de France.