De Naples, le 1r Iuin 1683.
Le
Marquis de Liche
s’est appliqué avec tant de soin au
réglement des monoyes
, que cette affaire est en estat d’estre bientost terminée au soulagement du peuple. L’escadre de nos galéres et celle des galéres du Duc de Tursi se mettent en estat d’aller en course contre les vaisseaux Corsaires des Turcs, dont toutes les plages de ce Royaume sont plus infestées que jamais. Celles de la Basse Calabre sont particuliérement exposées aux descentes des Corsaires de Dulcigno et de Sainte Maure, qui viennent jusqu’aux bouches du Golfe de Venise : ce qui rend la navigation tres périlleuse. Les
Bandits qu’on croyoit dissipez recommencent à paroistre en grand nombre, et à continüer leurs ravages dans l’Abruzze
: où ils désolent le plat pays. Le
Marquis de Liche
envoye de ce costé là, le Président Ignace avec de nouvelles troupes, pour tâcher de rédüire les Chefs de ces voleurs à accepter le pardon qui leur est offert depuis si long temps : à quoy on trouvera beaucoup de difficulté, parce qu’ils se retirent dans des montagnes inaccessibles quand ils sont poursuivis.