De Ratisbone, le 24 Décembre 1682.
Le Collége des Princes soûtient toûjours son résultat, quoi que la plus grande partie de ceux qui le composent demeurent d’accord qu’il n’est plus de saison. Le Collége Electoral demeure aussi toûjours ferme dans sa Conclusion : qui est que les conditions du
Roy Tres-Chrestien
doivent estre acceptées. Il résolut encore le 19, dans cette veûë, qu’il falloit entrer incessamment en négociation avec le
Comte de Crécy
Plénipotentiaire de France. Mais il y a peu d’apparence qu’on puisse rien faire avant les Festes, qui feront surseoir les négociations pendant trois semaines, à cause que les Catholiques et les Protestans les célébrent en différents jours. Le 18 et le 19, le Député de Magdebourg justifia par vn discours éloquent et plein de force, l’vn de ses Vœux ou Avis, qui avoit esté attaqué indirectement par les Ministres d’Austriche. Il représenta que ceux qui empeschent le succez des négociations de la Diéte, en s’opposant à la Conclusion du Collége Electoral et au sentiment de la plus grande partie du Collége des Princes, qui est d’accepter les propositions de la France, doivent estre considérez comme auteurs de tous les maux qui en pourroient arriver au préjudice du repos de l’Empire, et de toute la Chrestienté. Hier, le Collége des Princes ne s’assembla point.