De Ratisbone, le 10 Avril 1683.
Depuis les derniéres délibérations du Collége des Electeurs et de celuy des Princes touchant leurs différentes conclusions, la Diéte a esté quelques jours, sans travailler sur les affaires principales qui régardent l’affermissement de la paix. Le Collége Electoral a déclaré cependant plusieurs fois, qu’il persistoit dans ses précédentes conclusions : qu’il estoit inutile de penser à l’armement de l’Empire, puis qu’il ne pouvoit estre fait sans le consentement du mesme Collége des Electeurs : et qu’il estoit pareillement inutile de flatter les Alliez de l’espérance d’vn armement qui ne pouvoit estre fondé que sur des traitez particuliers ausquels le Corps de l’Empire n’a et ne veut avoir aucune part. Le 10 de ce mois, le Collége Electoral mit en délibération le dernier Decret de la Commission Impériale dicté le 22 du mois dernier, concernant le point de la seureté publique. La Conclusion du 12 Décembre dernier, et toutes les autres déclarations qui ont depuis esté faites sur le mesme sujet, y furent de nouveau confirmées. Le Collége Electoral déclara qu’il se croyoit d’autant plus obligé à persister dans ses précédentes Conclusions, que le péril de la guerre avec les Turcs estoit plus évident que jamais : et que l’établissement de la paix avec la France, estoit le seul moyen de procurer la seureté de l’Empire. Les Ministres Impériaux attendent le retour du Baron Stratman l’vn des Directeurs du Collége des Princes, qu’ils disent devoir bientost revenir de Vienne, avec de nouvelles instructions de l’
Empereur
. On mit en délibération le 5 de ce mois, le point qui régarde la seureté de la Chambre Impériale de Spire, qu’on parle de transférer à Schweinfurt, à Westlar ou à Erford. Le sieur Valkenier a présenté ses lettres de créance par lesquelles les Estats Généraux des Provinces Vnies prient les Estats de l’Empire de le considérer comme leur Ministre Mais
ces lettres luy ont esté rendües par le Collége Electoral, parce qu’on n’y donne pas aux Ministres qui composent la Diéte, les qualitez qu’ils prétendent et qui leur ont esté données dans les précédentes lettres des Estats Généraux.