De Ratisbone, le 1r Aoust 1683.
Le
Comte de Crécy
Plénipotentiaire de France, a fait sçavoir à la Diéte, que le
Roy
son Maistre, en considération de l’estat où l’
Empereur
se trouve réduit par la guerre avec les Turcs, vouloit bien promettre de n’attaquer l’
Empereur
, ny les Membres et les Estats de l’Empire pendant cette guerre : à condition que
Sa Majesté Impériale
et l’Empire accepteront dans tout ce mois, les conditions de paix proposées par
Sa Majesté Tres-Chrestienne
: ou vne Tréve de trente années. On a envoyé informer l’
Empereur
de ces nouvelles propositions : et on les a aussi envoyé communiquer à l’Evêque d’Eichstet, premier Commissaire de
Sa Majesté Impériale
, qui est allé à son Evesché. Cependant, on a recommencé à délibérer sur le point de la seureté Publique, et sur la nécessité pressante d’envoyer promptement des secours à l’
Empereur
. Mais quoy que le péril soit plus pressant que jamais, les délibérations se font avec beaucoup de lenteur. Le Collége des Electeurspersiste dans sa conclusion précédente, qu’il faut avant toutes choses, affermir la Paix avec la France, süivant les conditions offertes par le
Roy Tres Chrestien
: et qu’ensüite on donneroit à l’
Empereur
les assistances dont il auroit besoin dans la présente conjoncture. Plusieurs Membres du Collége des Princes sont d’avis que les Estats, et particuliérement ceux qui ont des troupes sur pied, devoient assister l’
Empereur
dans ses besoins si pressans : mais sans qu’on cesse de travailler à l’affermissement de la Paix avec la France, et au point de la seureté publique. Les Electeurs, les Princes de Saxe, les Evesques de Bamberg et de Wirtsbourg, les Cercles de Franconie, de Süabe et du Haut Rhin ont ainsi résolu qu’on envoyera promptement du secours à
Sa Majesté Impériale
: et qu’en mesme temps, on travaillera à terminer les différents avec la France, et qu’on délibérera incessamment sur le dernier Mémoire présenté le 26 du mois dernier, par le
Comte de Crécy
Plénipotentiaire de France.