Titre :
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Relation de ce qui s'est passé à l'exécution du Duc de Monmouth, avec ses paroles sur l'échafaud.
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Nombre de mots :
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3242 mots
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Délai de publication :
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0 jour(s)
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Date d'émission :
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Date de publication :
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22/08/1685
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Lieu d'émission
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Ville :
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Londres
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Pays :
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Angleterre
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Texte intégral
RELATION
DE CE QUI S'EST PASSE à l’exécution du Duc de Monmouth :
Avec ses derniéres paroles sur l’échafaut.
LEs relations qui ont esté envoyées de ce qui se passa depuis que le Duc de Monmouth eut esté condüit à la Tour , se sont trouvées si différentes & quelques unes estoient si peu conformes à la vérité , qu'on n'a pas jugé à propos d'informer le public de ce détail , avant que d’en estre plus exactement instrüit.
Jacques Scot Duc de Monmouth estoit fils naturel du feu Roy Charles II. Il avoit esté élevé en France dans la Religion Catholique : & les belles espérances qu'il donna dans sa jeunesse , avoient engagé Sa Majesté Britannique à l'élever aux plus grandes dignitez de la Couronne. Il l'avoit creé Comte de Doncaster & Baron de Kendal : & en 1663 , il l’avoit creé Duc de Monmouth , érigeant ce nouveau titre en sa faveur , apres la mort de Henry Cary dernier Comte de Monmouth. Le Roy l'avoit aussi honoré de l'Ordre de la Jartiére , d'une place dans le Conseil Privé , de la charge de Grand Escüyer , & de celle de Capitaine de la premiére Compagnie des gardes du Corps. .Il luy avoit fait épouser une riche héritiére d’une des principales Familles d’Escosse : & il l’avoit comblé de biens & d'honneurs, au dela mesmes de tout ce qu'il pouvoit espérer. Le Duc de Monmouth donna d’abord des marques d'un zéle extraordinaire pour le service de Sa Majesté : & commandant ses armées ; il défit entiérement les rebelles d'Escosse , à la journée de Bothwelbrige. Il se signala en plusieurs autres occasions dans les derniéres guerres : & il donna de grandes preuves de son courage à la teste des troupes Angloises. Mais s'estant laissé sédüire par des hommes sans religion & remplis de maximes séditieuses , il changea entiérement de condüite. On l'aveu depuis engagé avec les factieux, dans toutes les affaires qui ont troublé le repos de l'Angleterre : & il avoit eu beaucoup de part à la derniére conspiration qui avoit esté formée pour assassiner le feu Roy à son retour de Newmarker à Londres. Sa Majesté luy fit grace : mais il n'eut pas plustost obtenu des lettres d'abolition qu'il commença à projetter la rebellion qui luy a enfin attiré la peine que meritoient tant de crimes.
Apres qu'il eut esté arresté à Ringwood , il demanda permission d'écrire une lettre au Roy , ce qui luy fut accordé : & il luy écrivit en ces termes.
Lettre du Duc de Monmouth au Roy , écrite de Ringwood , le 18 Juillet 1685.
SIRE ,
Vostre Majesté pourra croire que le malheur dans lequel je me trouve présentement , m'oblige de m'adresser à vous en la maniére que je fais. Cependant , j’asseure Vostre Majesté que c’est par le seul motif du remords de conscience que je resens en moy mesme , de ce que j'ay fait contre vous en plusieurs choses : & depuis peu , en prenant les armes. Pour ce qui est de prendre les armes , c'est une chose qui n’estoit jamais entrée dans mon esprit depuis la mort du Roy. Le Prince & la Princesse d'Orange témoigneront les asseurances que je leur ay données , que jamais je ne me revolterois contre vous. Mais j'ay eu le malheur de rencontrer des gens abominables qui m’ont fait croire de telles choses de Vostre Majesté , & qui m'ont embarrasse par tant de faux raisonnements , que je me suis laissé persüader que ce me seroit une honte , & mesme un crime devant Dieu , de ne pas prendre les armes. Cependant , Sire , je n'importuneray pas présentement Vostre Majesté , en luy disant plusieurs choses que je pourrois dire de moy , & qui l'exciteroient asseurement , à des sentiments de compassion. Le principal dessein de cette lettre est seulement pour vous supplier de souffrir que je püisse avoir le bonheur de parler à vostre Majesté. J’ay , Sire , des choses à vous dire , qui selon que je 1’cspére , pourront vous servir à rendre vostre régne long & heureux. Je suis asseuré , Sire , que lors que vous m'aurez entendu , vous serez convaincu du zéle que j'ay pour vostre conservation : que Vous connoistrez combien je suis sensiblement touché de douleur , & que je me repents de tout mon cœur , de ce que j'ay fait. Je ne puis en dire présentement davantage à Vostre Majesté , parce que cette lettre doit estre veüe de ceux qui me gardent. C’est pourquoy , Sire , je finiray en priant Vostre Majesté , d'avoir assez bonne opinion de moy , pour croire que je perdrois plustost mille vies , que de me vouloir disculper fut aucune des choses que j'ay faites. Je me croirois véritablement plus coupable qu'aucun homme l'ait jamais esté, si je m’excusois de mon crime : & si je n'avois pas au fonds de mon cœur une horreur extréme pour ceux qui m'y ont engagé , pour l'action en elle mesme. J’espére , Sire , que Dieu tout püissant touchera vostre cœur de miséricorde & de compassion pour moy , comme il a touché le mien par des sentiments qui me font regarder avec horreur ce que j’ay commis. C'est ce qui me fait espérer , Sire , que je pourray vivre pour faire voir combien je seray toûjours zélé pour vostre service : & si j'avois pu dire un seul mot en cette lettre vous en seriez convaincu. La chose est d'une telle conséquence que je n'ose le faire. Je vous supplie donc Sire , encore une fois, de me permettre de vous parler , parce que vous serez alors convaincu combien je seray à tout jamais , de Vostre Majesté , le tres humble & tres obeïssant serviteur ,
MONMOUTH.
Le Roy luy accorda la liberté de le voir. Ainsi , déz qu’il fut arrivé à Londres , on le condüisit à Lambeth , maison de l’Archevesque de Cantorbéry & de là en passant la Tamise on l’amena à Whitehall. Le Roy se rendit dans une des Chambres du Palais & le Duc de Monmouth fut condüit. Il parla assez long temps à Sa Majesté , sans autres témoins que les deux Secrétaires d’Estat qui écrivoient tout ce qu’il disoit. Vers le soir , lors que la marée fut favorable , on le condüisit à la Tour dans une berge , accompagnée de quelques autres remplies de soldats. On le fit entrer par la porte appellée la Porte des Traitres : ce qui luy donna beaucoup d'inquiétude , parce que tous ceux qui entrent dans la Tour par cette porte , n'en sortent ordinairement que pour monter sur l'échafaut.
Le 25 , jour de l'exécution ,' l'Evesque d'Ely Grand Aumônier , l'Evesque de Bath & Wells , & les Docteurs Tennison & Hooper qui avoient esté nommez pour l'exhorter à la mort , se rendirent de grand matin , à la Tour. L'Evesque d'Ely l'exhorta d'abord à penser à sa conscience. Le Duc de Monmouth qui espéroit toûjours que le Roy luy feroit grace , témoigna qu'il ne croyoit pas encore estre si pres de la mort , qu'il ne luy restât assez de temps pour penser à sa conscience. Apres plusieurs contestations , on fut obligé de luy montrer l’ordre adressé au Gouverneur de la Tour , pour le remettre le jour mesme , entre les mains des Shérifs qui ont soin de faire exécuter les sentences criminelles. La veüe de cet ordre luy causa une surprise extraordinaire. Il changea de couleur : il demeura quelque temps sans parole : & on vid en un moment la crainte de la mort peinte sur son visage. Les Evesques & les Docteurs employérent le temps qui leur restoit , pour tascher de luy inspirer des sentiments de repentance , dont ils ne le trouvoient pas fort touché.
A dix heures du matin , on l'avertit qu'il estoit temps de partir : & on le fit monter dans un carosse. Il pria les Evesques & les Docteurs de l'accompagner, & ils montérent dans le mesme carosse , avec le Lieutenant de la Tour. Lors qu'il fut arrivé aux barriéres pres de Towerhill , il descendit de carosse : & mettant son chapeau sous son bras , il marcha accompagné des Evesques & des Docteurs jusqu'à l'échafaut , qui estoit selon la coûtume , couvert de drap noir. La place de l'exécution estoit gardée par deux mille cinq cents hommes sous les armes , qui occupoient toutes les avenües. Il y avoit aux quatre coins de l'échafaut des gardes armez de carabines : & les maisons des places voisines estoient remplies jusqu'aux toits , d'une foule infinie de spectateurs.
Le Duc de Monmouth , aussitost qu'il fut monté sur l'échafaut , demanda où estoit l'exécuteur : & lors qu'on le luy eut montré , il l'exhorta à bien faire son office.
Les Evesques & les Docteurs recommencérent à l'exhorter : & il leur répondit qu'il avoit peu de choses à dire : qu'il venoit pour mourir , & qu'il mouroit dans la Communion de l'Eglise Anglicane.
Ils luy dirent que s'il estoit dans la croyance de l'Eglise Anglicane , il devoit tenir pour certain ce qu'elle enseigne touchant la soûmission des sujets envers leurs Souverains , & particuliérement qu'il n'est jamais permis de résister à leur autorité.
Il répondit que puis qu'il reconnoissoit en gé
néral la doctrine de l'Eglise Anglicane comme véritable , cette confession renfermoit tous les articles qu'elle enseigne.
Les Evesques le presserent de s’expliquer plus particuliérement sur ce point : mais il ne leur fit aucune autre réponse. Il commença ensüite à parler de mesme que s'il eust voulu faire un discours prémédité. Néantmoins , il leur dit seulement que peut estre on avoit esté scandalisé de sa condüite avec une Dame de qualité qu'il nomma : mais qu'il asseuroit qu'elle estoit tres vertüeuse , & que le commerce qu'ils avoient eu ensemble avoit esté tres innocent. Il avoit desja tenu le mesme discours dans la Tour : & comme les Evesques luy avoient représenté combien cette déclaration estoit hors de propos , ils luy réïtérérent les mesmes remonstrances , & luy dirent enfin , que ce discours ne convenoit pas au lieu ni aux circonstances présentes.
Le sieur Ghostlin un des Shérifs , luy demanda s'il avoit épousé cette Dame : & il répondit qu'il n'estoit pas temps de répondre à cette question. Le Shérif luy dit qu'on avoit espéré qu'il feroit quelque discours propre à témoigner au public le repentir qu'il devoit avoir de sa rebellion & de l'éfusion du sang qui l'avoit süivie. Mais il ne répondit autre chose sinon qu'il mouroit fort pénitent.
Les Evesques & lesDocteurs le pressérent encore de faire quelque déclaration particuliére : luy disant qu'il estoit obligé de réparer autant qu'il luy estoit possible le mal qu'il avoit fait : & qu'ainsi il estoit obligé à faire une reconnoissance publique de son crime. Il répondit que touchant les affaires publiques , il se remettoit à un écrit qu'il avoit signé en présence des mesmes personnes : & cet écrit estoit conçeu en ces termes. Je déclare que je n’ay pris le titre de Roy que par force : & que lors que je fus proclamé ce fut contre mon sentiment. Pour la satisfaction du public , je déclare que le feu Roy m'a dit que jamais il n’avoit épousé ma mére. Ayant déclaré cecy , j’espére que le Roy qui régne présentement , ne fera pas maltraiter mes enfans sous ce prétexte. J'ay signé cecy le 25 Juillet.
Signé Monmouth : & attesté par les deux Evesques & les deux Docteurs.
Les Evesques & les Docteurs luy repliquérent que cette déclaration par écrit ne contenoit aucune chose qui eust rapport à la rebellion contre les Souverains : & que sa douleur devoit estre déterminée à des faits particuliers & fondée sur de bons principes. Il ne répondit point à ces nouvelles instances. Il dit seulement qu'il mouroit fort pénitent avec joye : sçachant qu'il alloit à Dieu.
Ils luy dirent qu'il falloit aller à Dieu par le véritable chemin : qu'il ne luy suffisoit pas d'avoir de la confiance sur la sincérité de sa pénitence : mais qu'il devoit demander pardon à Dieu pour le mal qu'il avoit fait à tant de personnes. Il répondit qu'il estoit fâché d'avoir fait tort à quelque personne que ce fût : & qu'il pardonnoit à tous ses ennemis qui estoient en tres grand nombre. On le pressa encore de faire une déclaration publique sur les chefs particuliers de sa rebellion. Il renvoya toûjours à son papier : & au lieu de répondre aux instances des Evesques , il dit qu’il loüoit Dieu de ce que dans les deux dernieres années , il avoit mené une vie fort heureuse & tres differente de celle qu’il avoit menée autrefois.
Les Evesques & les Docteurs luy représentérent que depuis deux ans , il estoit arrivé de tres grands maux , dont il avoit esté une des principales causes : & que puisque la satisfaction estoit une partie nécessaire de la pénitence , ils le prioient de détester publiquement sa rebellion. Il les envoya encore à son papier. Neantmoins , apres de nouvelles instances , il dit qu’il se repentoit de toutes les choses dont un véritable Chrestien devoit se repentir : ajoûtant qu’il venoit seulement pour mourir.
Les Evesques luy dirent que les choses estant ainsi , ils ne pouvoient donc rien faire que de le recomander à la misericorde de Dieu : ne pouvant prier pour luy avec le mesme confiance & avec le mesme courage qu’ils auroient fait s’il eût reconnu son crime , avec quelques circonstances particulieres. Il dit qu’il sentoit en luy mesme assez de confiance & de courage qu’il mouroit avec une conscience nette : & qu’il n’avoit offensé personne.
Les Evesques luy demandérent avec beaucoup de force , comment il pouvoit dire qu’il n’avoit offensé personne , puisqu’il estoit coupable de tant de sang répandu & de la perte de tant d’ames de ceux qui estoient morts en combattant sous ses ordres : & enfin , d’avoir voulu envahir le Royaume. Il répondit alors qu’il l’avouoit & qu’il en avoit de la douleur.
Ils luy dirent qu’il falloit appeler les choses par leur nom : & qu’il devoit ainsi avoüer que son entreprise estoit une véritable rebellion. Il répondit qu’il estoit fasché qu’il y eut eu du sang répandu & qu’il regrettoit la perte de tant d’ames dont il estoit cause. Il répéta encore qu’il en estoit bien fasché. Mais il prononça ces paroles fort bas : ce qui obligea le sieur Vanderpus un des Shérifs , à les répéter , afin que ceux qui estoient plus éloignez les pussent entendre.
Les Evesques reïtérérent leurs précédentes exhortations : & il leur dit que ce qu’il avoit fait estoit fort mauvais , qu’il souhaitoit de tout son cœur , que jamais cela ne fut arrivé : qu’il n’avoit jamais eu l’humeur sanguinaire : qu’il avoit épargné le sang autant que personne du monde : & qu’il mouroit avec la joye possible.
Ils luy dirent qu’ils prioient Dieu de luy accorder un véritable repentir. Il leur répondit que s’il ne l’avoit pas , il ne seroit pas si aisément délivré de la crainte de la mort : & qu’il mouroit comme un agneau.
Ils luy répliquérent que cette disposition pouvoit venir d'une ame naturellement courageuse. Il répondit , qu'il ne pouvoit pas attribüer cette fermeté à un principe naturel , puis qu'il estoit aussi timide que les autres hommes. Que s'il n'avoit présentement aucune crainte , comme ils pouvoient , disoit-il , le connoistre à son visage , il l'attribüoit à une certaine confiance intérieure qu'il avoit d'aller à Dieu. On remarqua néantmoins , dans ce moment , un grand changement dans son visage : & il se tourna avec beaucoup d’inquiétude de costé & d'autre , regardant toûjours s'il ne venoit aucun message de la Cour , parce qu'il n’avoit pas encore perdu toute espérance de la grace.
Les Evesques l’exhortérent de nouveau à se repentir de tous ses pechez , & particuliérement de ceux qui pouvoient procéder d’un jugement erroné. Il dit qu’il s’en repentoit en général , de tout son cœur.
Alors , on commença les priéres : & il se mit à genoux avec les Evesques & les autres personnes qui estoient sur l'échafaut. On luy demanda s'il ne vouloit pas prier pour le Roy & luy recommander sa femme & ses enfans. Il répondit qu'ils n avoient fait aucun mal : qu'on pouvoit les recommander au Roy si on le jugeoit à propos : & qu'il prioit pour Sa Majesté & pour tous les hommes. On dit quelques anciennes. Il y répondit avec les autres : & apres une nouvelle exhortation des Evesques , il répondit apres une assez longue pause à la priere pour le Roy.
Ensüite, s'estant levé il osta sa perruque & déboutonna son just’aucorps assez lentement : regardant toûjours de costé & d'autre. Les Evesques luy dirent qu'ayant esté élevé parmy les troupes , il feroit une action généreuse & véritablement Chrestienne , de s'avancer vers le balustre de l'échafaut , pour dire aux soldats qu'ils voyoient en luy un funeste exemple de rebellion , & d'exhorter le peuple à estre fidéle & obéïssant au Roy.
Il répondit qu’il avoit desja dit qu'il venoit pour mourir & non pour faire des harangues : & il persista à ne vouloir point parler aux spectateurs ni aux soldats.
Il appella son Valet de chambre : & il luy donna quelques ordres. Il donna six güinées à l'exécuteur , le priant de bien faire son office , & de ne le faire souffrir comme il avoit appris qu'il avoit fait souffrir Mylord Russel , en le frappant trois ou quatre fois. Il ordonna à son Valet de chambre de luy donner le reste de son argent s’il faisoit bien son devoir. L’exécuteur l'asseura qu'il espéroit s'en bien aquitter : & le Duc de Monmouth luy dit que s'il le frappoit deux fois , il ne luy promettoit pas de ne point se remüer.
Alors , il osta sa cravate & son just’aucorps & ouvrit sa chemise , regardant toûjours de tous costez. Il ne voulut point mettre de bonnet ni se couvrir les yeux : & s'estant couché , il s'ajusta sur le billot. Il se releva presque en mesme temps : il voulut toucher la hache : & apres l'avoir maniée , il dit qu'elle n'estoit pas assez tranchante. Les Evesques & les assistans recommencérent les priéres : & le Duc de Monmouth se coucha sur le billot.
L'exécuteur qui estoit dans un tremblement continüel , le frappa deux fois sans luy abbatre la teste. Le Duc de Monmouth se releva : & l'exécuteur l'ayant remis sur le billot , le frappa encore deux fois sans séparer la teste. La hache luy tomba des mains & il tomba en défaillance : declarant qu'il ne se sentoit pas assez de force pour achever l'exécution. Mais les Shérifs l'obligerent à reprendre la hache : & l'ayant encore frappé deux fois , il acheva de luy couper la teste.
On mit le corps dans un cerceil : & il a esté enterré dans la Chapelle de la Tour.
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