De Cologne, le 22 Décembre 1682.
Les Députez de Liége eurent encore le 16 de ce mois, vne longue conférence avec les Commissaires de nôtre
Electeur
, en présence de l’
Evesque de Strasbourg
. Les derniéres Lettres qui en sont venües, portent que les Communes avoient refusé de donner leur avis sur les propositions faites ici aux mesmes Députez : disant que le Magistrat les avoit envoyez sans leur participation, et qu’il pouvoit aussi sans leur participation, continüer ses négociations aupres de nostre
Electeur
. On écrit de Viset, que celui qui y faisoit la recepte du 100e denier pour son
Altesse Electorale
, a esté obligé d’abandonner son Bureau, parce
qu’on le menaçoit de le maltraiter
. Le 20 de ce mois, les Métiers s’assemblérent sur le changement qui doit estre fait apres les festes de Noël, de la moitié des Membres du Magistrat. On leur proposa que les Membres du Magistrat et les autres qui sont employez pour avoir soin de l’interest public, devoyent servir sans aucuns appointemens pendant vn an ou deux, parce qu’il n’y avoit plus d’argent dans la caisse : et qu’il falloit du temps pour trouver d’autres fonds, le peuple n’estant pas en estat de rien contribüer présentement, et que d’ailleurs il estoit absolument nécessaire de contenter les troupes qui se plaignoyent de n’avoir point esté payées depuis quatre ou cinq mois. Les Métiers remontrérent que cela devoit estre réglé par les constitutions et les loix de cette ville : et il est survenu de nouvelles difficultez en cette occasion, qui nous font appréhender la continüation des différens qu’on croyoit voir assoupis entre le Magistrat et les Communes.