De Cologne, le 1r Iuin 1683.
Les Commissaires de l’
Electeur de Tréves
et du
Duc de Neubourg
sont arrivez ici depuis quelques jours, pour tâcher de terminer les différents qui sont entre le Magistrat et les Communes de cette ville. Mais elles leur ont fait déclarer par quatre Députez, qu’vne ville libre et Impériale comme est celle-ci, ne devoit pas avoir recours à des étrangers pour régler les différents des Magistrats avec les Bourgeois. Le 30 du mois dernier, les Tribus s’assemblérent à la réserve de quatre, dans lesquelles les plus qualifiez de cette ville ont des parens : et elles résolurent d’obliger le Magistrat à découvrir ceux qui ont sollicité la députation de ces Commissaires. Elles déclarérent aussi que ceux qui les avoient demandez estoient obligez de les défrayer, sans employer les deniers publics à cette dépense. Elles ont
repris ensüite, les armes
à dessein d’obliger le Magistrat à leur faire justice sur tous leurs griefs. Le Magistrat a esté surpris de leur résolution : et
appréhendant vn soulevement
, il a fait poster vn grand nombre de troupes dans les places publiques, outre les corps de garde ordinaires. Les Curez ont tâché dans leurs Prônes, de porter les Communes à la douceur : mais elles n’ont eu aucun égard à leurs exhortations. Nostre
Electeur
a défendu à ses soldats et à ses officiers de prendre aucun parti dans les desordres de la ville. L
’Electeur de Tréves
fait incessamment travailler aux fortifications de Coblentz et de la forteresse de Hermenstein. L’Evesque de
Munster
est toûjours fort malade à Neuhaus.