De Cologne, le 14 Décembre 1683.
Le 12 de ce mois, les Iurez de l’vn des Métiers de cette ville, furent citez et interrogez à la Maison de Ville, sur ce qu’ils n’avoient pas donné les ordres nécessaires dans leur Chambre d’assemblée, pour contenir ceux de leur Corps dans le devoir, et les
empescher d’exciter le tumulte qui arriva ici il y a quelque temps
. Les Doyens des autres Métiers accusérent les Iurez de ce Corps d’avoir caché ses mauvais desseins, et ainsi d’avoir esté cause du desordre qui estoit arrivé : et les Doyens de quelques vns des autres Métiers
demandérent qu’on supprimast celuy qui avoit excité le tumulte
. Mais le Magistrat n’a pas encore prononcé sur cette affaire. Cependant, on craint qu’il n’arrive ici quelque desordre, à l’élection qui se doit faire le 19 de ce mois, des nouveaux Membres du Magistrat, parce que les Conseillers qui ont esté cassez estant appüyez du Conseil Aulique de l
’Empereur
, et de ses Commissaires qui sont revenus ici depuis quelques jours, prétendent estre rétablis dans leurs charges. On craint que les Bourgeois qui paroissent fort opposez à leur rétablissement, ne
prennent les armes pour l’empescher : et que les séditieux ne tâchent dans cette conjoncture, d’exécuter leurs pernicieux desseins
. Nos Députez à la Cour Impériale ont mandé que le Conseil Aulique n’a pas voulu les écouter : et qu’il les a renvoyez aux Commissaires de l’
Empereur
en cette ville : de sorte qu’ils se disposoient à revenir ici. Des Députez de Liége sont attendus pour faire les soûmissions de la Ville à nostre
Electeur
, selon le traité d’accommodement qui a esté
conclu et ratifié par l’entremise de l’
Evesque de Strasbourg
.