De Londres, le 25 May 1683.
Le
Roy
déclara il y a quelques jours, en son Conseil à Hamptoncourt, la proposition qui luy avoit esté faite de la part du
Roy de Danemark
, pour le mariage du
Prince George
frére vnique de Sa Majesté Danoise, avec la
Princesse Anne
fille du
Duc d’York
. Sa
Majesté
déclara en mesme tempsqu’Elle avoit reçeu avec plaisir cette proposition, puisque la Naissance, la Religion et le mérite personel du
Prince George
, faisoient espérer que cette alliance seroit tres avantageuse. Ce Prince est attendu dans vn mois au plus tard : et on luy prépare vn logement. Le 21 de ce mois, vn
Iuge
de Paix
, le Commissaire du quartier, et quelques autres officiers se transportérent au logis de Mylord Grey de Wark, suivant l’ordre qu’ils en avoient reçeu, apres les informations données à vn des Secrétaires d’Estat, qu’il y avoit vn grand nombre d’armes. Ils y trouvérent environ cent mousquets neufs et d’autres armes qu’ils saisirent : et Mylord Grey fut condüit chez le Secrétaire d’Estat, qui apres l’avoir interrogé, l’obligea à donner caution de paroistre au premier jour de Conseil, pour rendre raison de sa condüite. Le 26, il fut interrogé dans le Conseil du Roy : et il dit pour sa justification qu’il n’avoit acheté ces armes qu’à dessein de les envoyer dans ses terres, pour se mettre en seureté contre les desseins de ses ennemis. Les témoins qui déposoient contre luy, et les personnes qu’il avoit employées à l’achât de ces armes, furent aussi examinez : et Sa Majesté ordonna qu’il donneroit caution de se comporter paisiblement et de répondre devant les Iuges lors qu’il en seroit requis. Il s’est obligé pour dix mille livres sterlin : et il a donné deux cautions de pareille somme. Le 24, le Procureur Général demanda à la Cour du Banc du Roy, que puis qu’elle avoit entendu ce que les Avocats de la Ville avoient à dire pour la défense de ses chartes et priviléges, et qu’ils avoient eu tout le temps nécessaire pour leur défense, elle prononçast sur cette affaire. Mais les Iuges en ont remis la décision au premier Mardy du prochain terme. On taxera en mesme temps les amendes et les dépens qui doivent estre payez au
Roy
, au
Chevalier Moore
et aux Aldermans, par ceux qui ont esté déclarez auteurs et complices du tumulte, suscité à la Maison de Ville, à l’élection des
Shérifs
: et ces amendes monteront à de grandes sommes. La pluspart des Villes de ce Royaume, continüent à donner des marques de leur zéle pour la Religion Anglicane et pour le service du
Roy
, en faisant poursuivre selon la rigueur des loix, tous ceux qui se trouvent coupables d’avoir fréquenté les Conventicules. On a publié en Escosse par vne proclamation, que les Iuges de la Souveraine Cour de Iustice partiront dans peu de jours pour aller tenir dans les Comtez du Royaume, les Séances qui se font de temps en temps. Ils jugeront souverainement les affaires criminelles : et on doit particuliérement citer devant ces Iuges, tous ceux qui ont eu part aux derniers
desordres arrivez en Escosse
, les chefs des Rebelles, les complices de l’assassinat de l’Archevesque de Saint André, et ceux qui ont favorisé ou donné retraite à ces séditieux. Il y a encore dans les prisons d’Edimbourg, quelques chefs de Fanatiques Presbytériens qui persistent dans leurs
maximes de rebellion
, et qui n’ont pû encore estre rédüits à reconnoistre l’autorité du Roy, ni le gouvernement de l’Eglise par les Evesques : de sorte qu’ils seront
condamnez à mort
.