De Londres, le 3 Iuin 1683.
Le Comte de
Danby
fut amené il y a quelques jours, à la Cour du Banc du Roy, pour obtenir son élargissement en donnant caution. La Cour écouta les raisons qu’il allégua pour appüyer cette demande : et elle luy répondit qu’elle prendroit sur ce sujet, l’avis de tous les Iuges : qu’ensüite elle prononceroit le jugement : et il fut remené à la Tour. Le 29 du mois dernier, les Grands Iurez reçeurent les informations contre le Chevalier Patience Ward qui estoit Maire de cette ville en 1681. Il estoit accusé d’avoir fait vn faux serment dans l’affaire du sieur Pilkington, lors qu’il fut poursüivi au nom du
Duc d’York
, en réparation d’injure en vertu de l’ancienne loy de scandalis Magnatum. Le Chevalier Patience Ward avoit déposé avec serment, que le sieur Pilkington n’avoit pas tenu les discours injurieux contre le
Duc d’York
, pour lesquels néantmoins il a esté condamné à vne réparation civile de cent mille livres sterlin. Les Iurez apres avoir oüy les dépositions de plusieurs témoins, déclarérent en particulier, le Chevalier Patience Ward convaincu de parjuré : mais la Sentence ne luy a pas encore esté prononcée. Il s’est depuis absenté de cette ville, pour éviter la peine à laquelle il doit estre condamné selon les loix. Le Commun Conseil s’assembla hier à la Maison de Ville : et on y jugea que les sieurs Papillon et du Bois avoient agi témérairement et contre les loix lors qu’ils firent arrester ces jours passez, le Chevalier
Prichard
Maire de cette ville. Le Commun Conseil déclara que les Bourgeois n’avoient eu aucune part à cette action insolente, quoi que les sieurs Papillon et Dubois les en eussent voulu faire soupçonner : et que bien loin de l’approuver, ils la desavoüoient comme contraire à toute forme de justice.