Puis que Robin j’ay a non
Anonyme
Éléments contextuels
–
xve siècle
Non localisé
Non localisé
Édition du texte
Puis que Robin j’ay a non
J’aymeray bien Marion
Elle [est] gente godinette
Marionette
Plus que n’est femme, pour vray
Hauvoy !
Qui soit en Rouen, pour vray.
D’or en avant je veulx estre
Plus grant maistre :
Pastoureau je deviendray,
Et mensray mes berbiettes
Aux champs paistre.
Ma panetière chaindray
Hauvoy !
Ma panetière saindray.
Commentaire sur l’édition
Édition faite sur le manuscrit, aucune des deux éditions antérieures n’étant pleinement satisfaisantes (celle de Du Bois étant cependant la plus fautive).
Source ou édition princeps
Manuscrit de Bayeux, BNF, Français 9346, fo 66vo.
Édition critique
Louis Du Bois, Vaux-de-Vire d’Olivier Basselin, poëte normand de la fin du xive siècle ; suivis d’un choix d’anciens Vaux-de-Vire, de Bacchanales et de Chansons, Poésies normandes, soit inédites, soit devenues excessivement rares, 1821, Caen, F. Poisson, p. 166.
A. Gasté, Chansons normandes du xve siècle, publiées pour la première fois sur les mss. de Bayeux et de Vire avec notes et introduction, 1866, Caen, E. Le Gost-Clérisse, p. 96-97.
Études
–
Commentaire historique et contextuel
Le manuscrit de Bayeux est un beau recueil d’une centaine de chansons en français composé à la fin du xve siècle. Chaque chanson est accompagnée de sa partition.
Commentaire linguistique
Cette chanson est en français standard, mais un mot comporte un phénomène phonétique dialectal : chaindray, pour ceindrai, forme conjuguée du verbe ceindre, du latin cingere. Le traitement du [k] latin devant un [e] ou un [i], et de -ti- entre consonne et voyelle, correspond ici à un des phénomènes des parlers d’oïl du Nord-Ouest. Ce dernier verbe est cependant correctement orthographié en français standard dans le dernier vers.