Sonnet. Ivrognibus


Un bon garçon

Éléments contextuels

1648

xviie siècle

Rouen

Non localisé

Édition du texte

Sonnet

Ivrognibus

Pleurez, o biberons, et riais tout ensemble,

Pleurez, dis je, la mort du bon pere Denis ;

Riais aussi de vais ses tyranniais punis

Dont la piau s’est cangée en escorche de tremble.


Vayant qu’un air infest se condense et s’assemble,

Qui depis un long temps ravage le pays,

D’un grand ressentiment nos sens sont envahis,

Et faict qu’on n’oze pas dire chan qui no semble.


Mille catespeleuse ont rongé nos bourgeons,

Et mesme dans les camps vigné nos vignerons ;

Des beites à velin ont tout taillé nos treilles.


Mais les moucques ont tant grugay note raisin

Que venant pour tuter le jus de nos bouteilles

Il sont mortes de sai « sair ». pour le trop peu de vin.

Par un bon garçon.

Commentaire sur l’édition

Édition faite sur l’édition Héron.

Source ou édition princeps

La XXV. partie de la Muse normande, ou Recueil de Plusieurs ouvrages Facecieux, en langue Purinique, ou gros Normand. Contenant une diversité d’ouvrages sur les affaires du temps, 1648, Rouen, David Ferrand.

David Ferrand, Inventaire general de la Muse normande, divisée en XXVIII. parties. Où sont descrites plusieurs batailles, assauts, prises de villes, guerres estrangeres, victoires de la France, histoires comiques, esmotions populaires, grabuges, & choses remarquables arrivées à Roüen depuis quarante années, 1655, Rouen, David Ferrand.

Édition critique

A. Héron, La Muse normande de David Ferrand, publiée d’après les Livrets originaux, 1625-1653 et l’Inventaire général de 1655, t. III, 1892, Rouen, Espérance Cagniard, p. 178-179.

Études

Catherine Bougy, La Langue de David Ferrand : poète dialectal rouennais du xviième siècle, auteur de La Muse normande, 1992, thèse soutenue à l’Université de Caen sous la direction de René Lepelley.

Commentaire historique et contextuel

Commentaire linguistique